Pour me rappeler exactement de ce qui s'est passé, je pense faire la méthode EMDR, mais très chère, j'attends d'avoir les moyens financiers.
Sinon c'est quoi les autres thérapies ?
Comme je vous l'ai dit, je ne m'y connais pas très bien en victimes. Mais l'EMDR aurait fait ses preuves en effet. Sinon, ce genre de thérapie basée sur les étapes de victime, survivant, combattant, est efficace et vous conviendrait bien.
Un exercice qui pourrait bien marcher je pense avec vous. Essayez d'imaginer une petite fille qui vient vous voir et vous confie avoir été abusée exactement comme vous, au même âge, dans les mêmes circonstances. Imaginez ensuite, ce que vous lui diriez, comment vous réagiriez, peut-être en parlant à voix haute. Ce sera à la fois une façon de faire face à vos angoisses, de façon moins difficile en vous disant que cette petite fille d'un côté c'est vous, mais d'un autre côté ce n'est pas vous. Raconter son histoire à la troisième personne aussi, comme si vous racontiez celle de quelqu'un d'autre, permet d'adopter un point de vue différent sur soi, car on est plus objectif dans ces cas là. Et ça pourrait aussi être une façon de réaliser la différence qu'il y a entre une petite fille et une adulte.
Pour l'histoire des volets, oui c'est parce que je pense que j'angoisse dans mon sommeil, ou dans la pièce où je suis, à savoir ma chambre, je veux sortir. J'ai une tendance claustrophobe : pas d'ascenceur, peur de m'enfermer dans les lieux petits, peur des irm ... mais des fois je suis obligée, je prends sur moi et ça va.
Ca c'est pareil, il faut essayer de savoir d'où ça vient, cette claustrophobie. Bien que celà soit une phobie assez répandue, elle est tout de même un peu handicapante, et il doit bien y avoir une cause sous jacente liée à votre angoisse, elle même reliée à votre expérience abusive. Bah, vous voyez, c'est ça que je veux dire à propos des réactions en chaîne. Par exemple :
Abus sexuel => Incompréhension/confusion => Angoisse => Sentiment d'insécurité => Claustrophobie => Besoin inconscient d'ouvrir les volets
Si on ne peut pas changer ce qui est arrivé au point de départ, l'abus sexuel, on peut changer votre point de vue sur l'abus sexuel, afin que vous le perceviez autrement et le viviez autrement. De cette façon votre abus sexuel ne vous causera plus un sentiment de confusion et d'incompréhension qui eux même ont provoqué vos angoisses qui elles même ont fait apparaitre votre claustrophobie et votre besoin d'ouvrir les volets. Résultat plus de confusion, plus d'angoisse, plus de claustrophobie. C'est aussi ça dont je voulais parler quand je parlais de briser la chaine pour en reconstruire une autre.
Mais pour ça, il faut connaître le plus de facteurs possible qui influent sur cette réaction en chaîne, y compris le point de départ. Il faut savoir aussi si il n'y a pas d'autres maillons dans cette chaine. J'ai mis sentiment d'insécurité, mais ce n'est peut être pas ça, peut-être qu'il y a autre chose, et il faut le savoir.
Je rajouterai aussi que votre claustrophobie peut être liée à votre peur du noir. Dans le noir, vous vous sentez peut être enfermée, prisonnière dans un endroit d'où vous ne pouvez pas sortir, puisque vous ne voyez pas. Vous assimilez aussi peut-être le noir à une boite opaque dans lequel vous êtes enfermée et vous sentez impuissante (comme quand vous étiez soumise à votre abuseur) et désorientée.
Les maillons de la chaine, je ne vois pas exactement ce que c'est, car toute ma vie a basculait après ça. J'étais une enfant très timide qui ne parlait pas à l'école, très peu d'amis. Ma mère m'enmenait voir des psys, des gens. Au collège ça s'est un peu débloqué mais j'étais souvent seule à la cantine. Au lycée pareil.
Pareil, comme je le disais, l'abus sexuel a déclenché des réactions en chaine, dont surement celle là aussi :
Abus sexuel => incompréhension/confusion => Angoisses => Peur des autres => Isolation => Absence de confiance en soi => Dévalorisation de soi
Notez qu'il y a peu de chances que vous arriviez toute seule, à trouver toutes les réactions en chaines ainsi que les maillons qui les composent. Une personne qui verra votre abus, vos comportements, vécu, ressentis etc... d'un autre point de vue, a des chances de remarquez des choses que vous ne remarquerez pas. Mais vous aussi, de votre point de vue subjectif, il y a des choses que certainement, vous seule pouvez remarquer, c'est pourquoi, il est important que vous faciez face à vos angoisses et autres.
Après le lycée, (maintenant), j'ai pas mal d'amis, je suis jamais seule, je parle beaucoup, on dit de moi une vraie piplette. J'ai tendance à parler trop. Mais toujours les terreurs nocturnes.
Peut-être que c'est une occupation qui vous permet de penser à autres choses. Je connais quelqu'un qui est de nature très anxieuse, elle ne peut pas s'empêcher de toujours faire quelque chose, comme cuisiner à 11h, passer un coup de balais pour la moindre poussière, aller faire des courses, bref, elle ne s'arrête pas. Sûrement parce qu'elle réalise plus ou moins inconsciemment que si elle s'assoie et essaye de se détendre, son anxiété reviendra. Vous, c'est peut-être un peu pareil.
Le fait que vous parliez beaucoup exprime sûrement un besoin inconscient de vous exprimer, de laisser sortir certaines choses. Et je pense aussi que c'est un peu un moyen de reprendre le contrôle de vous même et confiance en vous. En monopolisant la parole par exemple, vous vous imposez, vous redevenez maître de la situation. Ce qui est une bonne chose. Attention toutefois à ne pas priver les autres de la paroles et de ne pas trop vous centrer sur vous.
Cette nuit je me suis réveillée en pleur. Je sais plus exactement pourquoi, mais j'ai pensé à tout ça, à "il faut boucher les trous", je sais plus trop quoi, çà m'a fait pleurer .
C'est encore plus angoissant si vous ne comprenez pas en effet. Si vous étiez moins désorientée et angoissée, vous arriveriez peut-être à mieux interprêter ce genre de rêves, voir, vous n'en feriez plus. Car pareil, angoisse => cauchemar, s'il n'y a plus d'angoisses, y'aura plus de cauchemar. Le trou, ça pourrait être le vagin, le besoin de le boucher, ça pourrait être pour empêcher qu'on le pénètre.
Mais pareil, il serait intéressant et constructif pour vous de décortiquer ce genre de rêve.
C'est vrai quà cet age je n'osais pas dire non, j'étais comme tétanisé, et il employait des mots tels que " tu jouis ? ", je ne savais même pas ce que ça voulait dire, ni même à 15 ans d'ailleurs !
Amener l'enfant à la jouissance en imposant/influençant à ce genre d'acte est un comportement pervers, ça consiste à prendre plaisir à pervertir l'esprit de l'autre en lui faisant adopter son point de vue de manière égocentrique afin d'en tirer profit aux détriment de l'autre.
Oui il m'a tripoté au niveau "sein" , aucun malaise aujourd'hui, mais aussi au niveau des parties génitales , euh avec des doigts, et je crois que ça c'est considérer comme un viol. Mais je préfère dire attouchements à mon copain, et à tout le monde.
Vous voyez là, c'est encore une fuite, vous n'arrivez pas à faire face à l'angoisse, c'est aussi à nouveau de la honte. Celà dénote à nouveau aussi un certain blocage oscillant entre le refus et le marchandage. Refus car vous refusez de dire viol, alors que la définition d'un viol, c'est pénétration forcée ou jugée non consentante. Vous avez encore trop de mal à admettre que c'est un viol.
Dire "je crois que c'est considéré comme un viol". Ca c'est du marchandage, notamment le "je crois". Vous marchandez en fait entre dire viol ou attouchement. Le fait de préférer dire attouchement dénote le refus, mais "je crois que c'est un viol", signifie que vous négociez avec vous même et avec la réalité afin qu'elle ne soit pas trop dure à intégrer.
Mais... notez que le fait que vous le dites ici, ainsi que vous avouiez avoir pris du plaisir dénotent aussi un certain progrès. Vous commencez à reconnaitre et à voir certaines choses en parlant à travers un écran et avec un inconnu que vous ne connaissez pas, qui ne vous connait pas et que vous ne voyez pas. Ce qui est moins difficile, car de toutes façons, je ne vous connais pas, je ne sais pas votre nom, ni où vous êtes. Ce qui vous soulage sûrement d'un poids, quoi qu'il arrive, je ne pourrai pas raconter à tout le monde qui vous êtes, ce que vous avez vécu et celà n'aura donc aucune répercussion sur vous. Le fait aussi de faire ça derrière un écran, sans se voir doit aussi être moins dur pour vous aussi. Vous juger en est plus difficile et si on ne se voit pas, je ne peux pas vous regarder, il est clair aussi selon moi, que le regard des autres vous fait peur. Vous ne voulez peut être pas qu'on vous regarde avec un air de honte qui accenturait la honte que vous avez déjà de vous.
Mais vous voyez, ça, ça fait partie du processus. C'est une étape et un début. Vous commencez derrière en écran, en écrivant au lieu de parler (moins dur aussi), avec une personne qui ne vous connait pas et ne vous regarde pas. C'est un peu comme l'exemple de l'arachnophobe qui a d'abord le courage d'approcher une araignée enfermée dans un bocal avant d'ouvrir le bocal et vous avant de parler à haute voix et avec une personne en face de vous. Vous pouvez continuer sur cette voie là et il y a de fortes chances que progressivement vous arriviez à en parlant plus directement, avec votre copain par exemple.
Oui oui elle le connaissait pas, enfin je ne pense pas. Bien que j'ai déjà soupçonné ma mère également, mais là je pense que s'il avait eu lieu qlq chose, c'est une autre histoire.
Je n'ai pas bien compris. Vous soupçonnez votre mère de vous avoir abusé aussi? Celà mérite reflexion aussi. Mais peut-être effectivement que c'est faux. Très difficile à dire. Peut être que vous l'accusez inconsciemment d'être complice car elle a ramené ce type chez vous et qu'elle vous a accidentellement livré à ce type. Il faudrait que vous compreniez mieux et que vous approfondissiez celà aussi, afin, toujours pareil, d'être moins dans le flou et moins désorientée.
En fait c'est dans une ville nommée L. J'étais au collège à L. C'est à ce moment que mes souvenirs sont réapparus (j'en ai parlé pr la 1ere fois). Puis j'étais au lycée complétement ailleurs. J'avais oublié.
Ca peut paraître bizarre d'oublier, car comme je le disais les mauvais évènement qui inspirent crainte et angoisse, on les mémorise par instinct de survie. La douleur c'est pareil, quand on attrape une rose et qu'on se pique douloureusement avec, on a tendance ensuite à assimuler les roses à la douleur et donc on hésite à en prendre. Les douleurs internes, c'est pareils, on les mémorise par sécurité et pour survivre.
Mais... quand on est petit, le cerveau et la mémoire ne sont pas encore à maturité et les réactions face à certaines situations sont alors plus primitives et les émotions plus instables. D'où le fait que plus on est abusé petit, plus les réactions sont fortes et les comportements disfonctionnels et étrange, bien que d'autres facteurs entrent en compte. L'âge ou plutôt la maturité de la victime est un facteur important dans l'impact de l'abus sexuel. Petit, on assimile mal la douleur et parfois on la refoule au lieu de la mémoriser et aussi quand on doit ne pas parler d'un abus sexuel par exemple, un enfant en bas âge ne sait pas mentir. Car mentir demande une fonctionnalité complexe du cerveau que les petits enfants n'ont pas forcément encore, alors parfois à la place, ils oublient. Métaphoriquement parlant, c'est comme fermer à clé certaines pièces d'une maison.
Que dois je faire vis a vis de mon copain?
Continuez sur votre lancée, continuez à en parler, en écrivant par exemple comme vous le faites en ce moment. Ca va vous paraitre dur, mais vous devez y mettre du vôtre pour aller mieux. Même avec un thérapeute, ce dernier ne peut pas tout faire, il ne peut que servir de guide. Montrez donc que vous faites des efforts, celà dit sans vous laisser toucher de façon qui ne vous plait pas surtout, mais en cherchant à progresser et à aller mieux. Comme je le disais, vos comportements autodestructeurs, et pas que l'automutilation, les crises de larmes compulsives le sont aussi par exemple, découlent de réactions en chaine partant de l'abus sexuel. Dites vous et peut être aussi, dites lui qu'il est possible de reconstruire cette chaine, celà l'encouragera, vous encouragera vous et vous donnera une idée sur ce que vous pouvez faire tous les deux pour que ça aille mieux et vous donnera confiance en un avenir où vous serez plus heureux et plus harmonieux.
Insistez bien avec votre copain que si vous n'êtes pas à l'aise à l'idée d'être touchée de certaines façons, ce n'est pas contre lui. Je suppose qu'il le sait déjà, mais lui redire quand même lui fera du bien, et vous aussi en même temps. Vous culpabiliserez tous les deux moins aussi. Car vous dites que vous ne voulez pas lui faire de mal, mais lui non plus ne veut pas vous faire de mal, donc si involontairement il en fait, ça doit le faire culpabiliser un peu aussi. Ce que vous avez dit sur lui, que vous ne voulez pas lui faire de peine, car il est gentil, que vous appréciez qu'il vous propose d'en parler, que vous voulez vous protéger tous les deux. Vous pouvez lui dire, si ce n'est pas déjà fait. Sinon aussi, évacuez ce qui vous fait mal en l'écrivant dans un premier temps. Celà vous ferait je pense du bien et vous permettrait aussi très probablement de remarquer certains détails qui vous aideraient à progresser et de mieux comprendre en faisant des liens entre certaines choses et en y trouvant des explications. Personnellement en étudiant la pédophilie, de nombreuses idées me sont venues de cette façon, tout bêtement en écrivant. Et éventuellement ensuite vous pourrez peut être lui montrer à votre copain ce que vous avez écrit. Quand vous aurez plus confiance en vous après avoir eu le courage de parler en écrivant et après avoir compris certaines choses. Lui montrer des écrits sera moins difficile que d'en parler. Vous pouvez peut-être aussi lui montrer ce que vous avez écrit ici aussi.