Témoignage d'un pédophile passif. Bien qu'il ne parle pas vraiment de lui, il exprime plutôt son indignation vis à vis de la prise en charge et considération des pédophiles.
Ce témoignage est extrait du livre "pédophilie, prévenir pour protéger", de Latifa Bennari.
Il est suivi dans les post suivant de mes commentaires, sur ce que j'en pense.
Mickael est sans nul doute la personne avec qui j'aurai échangé le plus de messages : plusieurs centaines. Il m'a beaucoup appris sur les pédophiles abstinents et les pédophiles en général. Agé de moins de 25ans, il est l'un de mes meilleurs conseillers.
Ce témoignage est donc assez long, c'est pourquoi je vais le poster et le commenter en plusieurs parties.
Mickael : J'ai déjà eu l'occasion de parler à des internantes pédophiles d'âges différents. Les réactions ne sont évidemment pas les mêmes pour des gens de 15/16ans qui refusent quelquefois de se poser des questions.
Des gens de 20 à 30ans qui se posent des questions quant à leur avenir, et les gens de 40 à 50ans qui semblent blindés et qui ont un avis bien clos sur le sujet.
Je pense que ce qui empêche le dialogue entre cyberpédophiles et antipédophiles c'est que les cyberpédophiles ne peuvent pas s'identifier à l'image que montrent les médias, à savoir celle d'un exhibitionnisme en imperméable, d'un kidnappeur ou d'un assassin comme Dutroux.
Alors ils essaient de se regrouper entre persones de bonne morale, n'ayant rien à voir avec ces caricatures. Sur internet notamment, lorsqu'ils parlent de pédophilie, c'est souvent pour se persuader que la pédophilie n'est qu'un problème aux yeux de la société.
Ceux qui recherchent ou qui ont déjà eu des relations sexuelles avec des enfants vont souvent développer des théories grotesques ou indéfendables pour justifier leurs actes vis à vis des autres ou pour se convaincre eux-même.
Certains pédophiles travaillent avec des enfants. La présence d'enfants peut être pour eux un facteur de stabilité et leur permet de ne pas être trop isolés. Si cela peut représenter une certaine forme de tentation, il est certain qu'il existe des pédophiles capables d'agir et d'écouter sans arrière pensées, et de faire preuve de retenue.
Certains ont en effet des idées bien arrêtées sur la gestion de leurs attirances, et s'interdisent de rechercher des relations sexuelles avec les enfants. Mais la personnalité et la solidité psychologique de la personne sont ici déterminantes.
Pour certains, travailler avec des enfants constitue clairement un moyen de tenter le diable et ne représente bien souvent qu'un plaisir égoïste : une manière de joindre l'utile à l'agréable, certes, mais aussi un moyen de se donner bonne conscience en pensant que c'est le monstre qui peut aider les enfants. C'est le manque de lucidité par rapport à ses désirs et à ses motivations qui constitue dans ce cas le plus grand danger.
Mais sur internet on entend un peu tout et n'importe quoi. C'est dans tous les domaines pareil. En ce qui concerne les enfants, il est évident que ce sont les victimes et que leur protection est importante, mais à côté de ça, les pédophiles cherchent quand même à penser à eux avant de penser aux enfants. Cela est d'autant plus vrai pour les pédophiles passifs.
Que montre les images et les vidéos? Eh bien quelques fois un enfant qui se laisse faire sans trop de réaction, quelques fois une hostilité marquée qui est présentée comme une initiation. Et parfois que voit-on? Un enfant qui sourit, qui rit, qui s'amuse! Oui, cela paraît choquant, mais c'est très facile de montrer que, présenté sous forme de jeux, un enfant peut prendre du plaisir dans une relation sexuelle, avec d'autres enfants ou avec un adulte.
Je dirais que c'est là le problème majeur des pédophiles qui seraient tentés de passer à l'acte. J'ai moi même eu plusieurs façons différentes de penser, notamment sur l'âge de consentement. Difficile de voir des garçons s'amuser et de penser qu'il puisse d'agir d'une maltraitance.
C'est un reportage sur France 2 qui m'a fait reflechir à la question, un garçon de 20ans ayant eu des rapports sexuels avec un adulte quand il avait 13/14ans. Je pense pour ma part que, contrairement à ce qu'il dit aujourd'hui, il a pris du plaisir dans cet acte.
Mais je pense que cela reflète parfaitement un abus dans le sens que, aujourd'hui, il considère que ce n'était pas normal et que l'adulte a fait quelque chose de mal - car de toutes façons, c'était quelque chose de mal.
Je pense toutefois que c'est la relation telle qu'elle a été vécue, et non pas le côté sexuel seulement, qui a conduit à une qualification négative de la part de ce jeune homme. Il existe en effet des relations pédosexuelles qui ne conduisent pas à des conséquences regrettables. Mais du fait que cet adulte ne pouvait prétendre maîtriser l'ensemble des différents aspects rationnels, émotionnels et environnemntaux, déterminant l'appréciation à plus ou moins long terme de la relation par le jeune garçon, on peut condamner son acte, au mieux comme la marque d'un caractère irresponsable, au pire comme celle d'un caractère égoiste et exploiteur.
Imaginons qu'un automobiliste véhicule un enfant. Imaginons que suite à un excès de vitesse la voiture vienne s'écraser contre un arbre sur le bord de la route. L'enfant est blessé voir tué. Il a pu aimer les sensations grisantes liées à la vitesse. C'est peut-être même lui qui avait demandé à l'adulte d'accélérer. Certes l'arbre est l'une des causes physiques de la destruction du véhicule et de l'atteinte à l'intégrité de l'enfant. Mais c'est la vitesse qui reste la cause première de l'accident et la faute en incombe au conducteur. Le conducteur, ici, c'est le pédophile, l'arbre symbolise la société, l'excès de vitesse représente la relation pédosexuelle.
Certains enfants peuvent avoir une attitude qui encourage l'adulte à passer à l'acte et que l'adulte peut donner du plaisir à l'enfant. Ce qui empêche cet adulte de penser qu'il s'agit d'un abus sexuel. Pourtant l'enfant reste un enfant, qui va grandir et devenir adulte et qui va comprendre.
Certains pédophiles auront certainement le reflexe de dire assez cruellement que l'enfant était bien d'accord sur le coup.
Je pense que ces pédophiles ne prennent pas conscience de ce qu'ils font sur le moment ; donc, en voulant leur faire croire qu'ils ont violé un enfant comme certains violent des femmes dans la rue, on ne produit pas chez eux une reflexion.
Je pense que les pédophiles qui sont arrêtés regrettent simplement d'avoir été arrêtés. C'est pourquoi je pense que montrer les résultats à long terme sur les victimes est plus efficace.
On présente souvent des pédophiles qui ont détruit la vie d'enfants. J'ose espérer que ces enfants ne sont pas tous irrécupérables. On essaie de montrer que le pédophile a détruit toute aptitude au bonheur, que l'enfant, ayant grandi, va faire d'irreversibles dépressions, qu'il tentera de se suicider, qu'il ne sera plus jamais heureux. Je suis persuadé que ça existe mais je ne peux imaginer de si atroces destinées pour toutes ces personnes.
De plus, il apparaît que bien souvent l'acte en lui même est moins traumatisant que ce qui l'entoure (l'incompréhension, le silence...). Je crois que ce décalage entraîne une réaction d'autodéfense naturelle du pédophile qui voit sur internet le monde de la pédophilie où l'on s'amuse avec les enfants.
Le pédophile est persécuté (objectivement) donc (dans sa tête), c'est lui la victime.
Le problème avec la pédophilie, c'est que hormis le suicide il n'y a pas moyen de s'en débarrasser. J'ai lu des rapports de pseudo-psychiatres qui expliquent qu'il est possible de guérir et de devenir hétéro 100%. Ceux là ne sont pas plus crédibless que leurs homologues pédophiles. Je pense que si les pulsions sexuelles peuvent se guérir, que si l'on peut faire prendre conscience de l'horreur de l'abus, on ne guérit pas la pédophilie elle-même.
En ce qui me concerne, je ne participe pas à la distribution de matériel pédopornographique mais j'en fais une collection qui me coûterait, si j'étais arrêté au moment où j'écris, six mois de prison, une rupture avec ma famille et mes amis...
Il est évident que si l'on ne choisit pas d'être pédophile, garder un tel matériel est un choix.
Certains pourraient comparer ça au tabac ou à l'alcool, seulement il ne s'agit pas là de quelque chose qui détruit petit à petit. Alors la volonté de s'en débarrasser n'est pas aussi active.
Quand les gens font un excès de vitesse, on devrait les condamner en prison pour dix ans. Parce qu'on sait que les excès de vitesse sont une des principales causes d'accidents et donc de décès sur la route. Mais peut-pn condamner une personne qui n'est responsable d'aucun accident à payer un crime qu'elle pourrait potentiellement commettre?
La répression des excès de vitesse existe, la prévention routière existe, mais rien ne peut garantir à la société qu'un conducteur qui semble grisé par la vitesse, même s'il a une réelle conscience du risque qu'implique la vitesse, rien ne garantit que ce conducteur ne fera plus jamais d'excès de vitesse, en particulier dans une situation où il serait en retard et que la vitesse lui semblerait nécessaire. Alors faut-il pour autant arrêter toute prévention routière et se contenter d'une règle simple : tout excès de vitesse est condamné à la prison ferme pour au moins dix ans? Tout le monde devrait trouver celà aberrant, je ne vois pas pourquoi on n'arrive pas à le comprendre en ce qui concerne les pédophiles.
Certes, on ne peut pas garantir qu'un pédophile passif en contact avec une association de prévention ne passera jamais à l'acte. Mais c'est un peu comme un couple de marié : le jour du mariage, aucun des conjoints ne peut être sûr que l'autre ne le trompera jamais. Alors faut-il pour autant céder à extrême jalousie possessive? Cela a beaucoup plus de chances de détruire le couple que de diminuer le risque d'adultère.
De même, considérer les pédophiles comme des individus irreflechis, incapables de maîtriser leurs pulsions, c'est annihiler à la base toute prévention possible.
Faut-il en vouloir davantage à un pédophile qui risque d'abuser un enfant qu'à un chauffard qui risque de massacrer des gens dans un accident? Il faut être logique : on ne peut pas punir par anticipation, on ne peut pas arrêter la prévention.
Les gens sont en plus très hypocrite. D'abord ils se déchargent souvent de leur rôle de parents en confiant aveuglément leurs enfants à des gens qui peuvent se révéler être des pédophiles et après ils se plaignent de ne pas avoir pu voir ce que faisait le pédophile. Mais je pense, sans vouloir généraliser, que si certains parents avaient montré plus d'attention à leur enfant, si le dialogue dans la famille était plus libre et régulier et si les parents accordaient à leurs enfants autant de considération à ce que vivent ces derniers qu'ils accordent de confiance à ces pédophiles qui leur avaient semblé si bienveillants, ils auraient senti que quelque chose n'allait pas bien.
J'ai déjà souvent parlé de la police et de la justice qui souvent semblent prendre un malin plaisir à envinimer le traumatisme des enfants abusés.
Il y a des familles qui font bêtement l'inverse, en considérant que ce qui est fait est fait, qu'il ne sert à rien d'en parler et qu'il faut juste ainsi tourner la page. L'enfant se débrouillera seul avec ses inquiétudes, ses interrogations, ses regrets, sa mélancolie... Bref, il retombe dans le silence qu'il avait été contraint de respecter jusqu'à la découverte des faits.
Je ne vois pas comment on peut se permettre de vouloir soigner un enfant abusé sans chercher à identifier les causes du traumatisme et en se contentant de dire "c'est normal, c'est parce qu'il a été abusé. Il suffit de lui dire que ce n'est pas sa faute et il ira mieux".
Seulement, reconnaître qu'il y a plusieurs raisons au traumatisme, c'est reconnaître qu'il y a plusieurs facteurs qui interviennent dans la relation avec un pédophile et reconnaître que ce n'est pas la relation en totalité qu'il faut accuser, mais l'une ou certaines de ses composantes : abus de confiance, non-respect de l'intimité, pressions affectives, relation d'ordre homosexuel, utilisation d'un rapport d'autorité (prof, curé, tuteur...), consentement non éclairé, excitation provoquée, sexualité débridée, mauvais repères donnés...
Car tout les enfants abusés ne sont pas victimes de viols ou d'agressions sexuelles, donc répéter sans cesse la même chose à tous les enfants, c'est créer l'incompréhension et la confusion. Ce n'est pas aggraver le traumatisme? Je ne vois pas en tout cas comment cela pourrait l'atténuer.
Donc d'accord pour accuser le pédophile (pédosexuel pas pédophile), mais il faut l'accuser sur quelque chose de précis et d'exact. Et c'est sur ce quelque chose qu'il faut travailler avec l'enfant (ou ancien enfant) pour comprendre et limiter ou soigner le traumatisme.
-Latifa Bennari : Scoops, voyeurisme, sensationnalisme, scandales : on dirait qu'il n'y a plus que cela pour susciter l'intérêt de la société, en l'occurrence celle des consommateurs.
J'ai participé à cette marche blanche qui pourtant d'emblée me semblait aller dans le sens actuel des mentalités des téléspectateurs. J'ai repéré parmi les manifestants quatre pédophiles à leur comportement : un air de marginalité, leur isolement au milieu de la foule, leur regard, leur silence, leur discrétion et leur apparence craintive.
Ma façon d'aborder le sujet avec eux les a rassurés et leur a permis de s'exprimer. J'avoue que j'avoue que j'avais envie de lancer un cri de colère en constatant que la solution pouvait se trouver dans l'ensemble, en collaborant les uns avec les autres. Je ne fus pas surprise de constater aussi que le point commun qui les réunissait, c'était leur souffrance.
J'étais d'autant plus en colère que j'avais entendu dans la foule proférer des propos : "il faudra trouver un moyen de les abattre et les bruler tous! Pour éviter qu'ils recommencent ou qu'ils s'attaquent aux enfants! C'est la méthode de prévention de la fièvre aphteuse comme pour les moutons!"
-Mickael : Le terme de pédophiles, va rentrer dans le langage de tous les jours. Cela pourrait devenir la première idée de dénonciation calomnieuse qui viendra à un ado en mal de vengeance contre un professeur ou à une mère dans un divorce. Soit cela va accabler des innocents, soit cela va discréditer ces accusations au détriment des vrais victimes.
Ce qui est d'autant plus inquiétant avec l'exemple de la fièvre aphteuse, c'est que les moutons abattus le sont d'une façon systématique, qu'ils soient effectivement atteints ou potentiellement atteints par la maladie, sans discernement.
Le probléme avec ces cas déclarés de pédophilie, c'est que, comme pour les moutons, on croit utile d'agir en urgence et qui dit urgence dit traiter le mal quand on est devant le fait accompli. Et ce climat ne pousse pas à essayer de regarder en amont pour essayer de trouver des solutions avant que le problème n'ait été dramatiquement dommageable.
C'est là le problème des médias. Il vaut mieux une vraie émission qu'un bout de reportage monté pour faire du sensationnel à une foule avide de justice populaire et de petites phrases assassines.
-Latifa Bennari, au journal ayant publié l'article cité au dessus :
Votre article du X septembre sur le sujet de la pédophilie, qui met en cause un animateur, me donne l'occasion de prendre la parole pour souligner les lacunes et les erreurs que je constate sur ce thème. Je suis scandalisé par la manière récurrente dont vous présentez ce genre d'affaire.
Votre rôle est d'informer objectivement la population de tous les évènements importants.
Vu l'impact de la médiatisation, l'information se doit fondamentalement d'être pertinente et les déclarations des journalistes devraient être basées sur de bonnes connaissances et une analyse approfondie du sujet traité, en l'occurence celui de la pédophilie.
Je me permets de me présenter comme étant une spécialiste autodidacte des questions attenantes au sujet de la pédophilie et des agressions sexuelles. J'ai moi-même été victime de viols et d'agression sexuelles pendant mon enfance. Cette expérience malheureuse a suscité chez moi le besoin de militer et de mieux comprendre le phénomène.
Le mauvais emploi des termes dans votre article, comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres articles d'autres journaux, porte préjudice à la prévention que développe l'association l'ange bleu, dont je suis la fondatrice.
"Car ce pédophile présumé", écrit votre journaliste, démontrant ainsi la confusion qu'il opère entre une tendance et un acte. La pédophilie n'est pas illégale, les relations sexuelles avec les enfants le sont. Votre journaliste n'aurait sûrement pas écrit cet homosexuel présumé pour parler de l'auteur d'un viol homosexuel. Il eut été bien plus exact et pertinent d'écrire "cet animateur , auteur présumé d'agressions sexuelles ou de viols".
Je tiens à vous informer qu'il existe des pédophiles qui ne touchent jamais les enfants et je suis ravie de pouvoir leur apporter de l'aide, avant qu'ils ne tombent dans la situation de ce moniteur dont le jeune âge, au passage, semble n'avoir inquiété personne.
La pédophilie n'est pas synonyme de violence ni d'agressions. Le passage à l'acte sur des enfants est un délit, un crime en cas de viol, qui d'ailleurs peut-être le fait de personnes d'orientation hétéro ou homosexuelle, pas uniquement des pédophiles.
Bien que l'établissement d'un dialogue avec les pédophiles soit à contre-courant, cette démarche a donné des résultats révolutionnaires, à travers le soutien que j'apporte aux pédophiles abstinents et aux personnes qui souffrent d'une déviance de leur sexualité.
Protégeons nos enfants en soulevant et en cherchant les causes à l'origine des attirances pédophiliques!
Je vous invite à consulter le site de l'ange bleu. Ce lieu a permis à de nombreuses personnes qui sont pédophiles sans être pour autant des délinquants sexuels de s'exprimer. Il leur a permis encore de demander de l'aide, au même titre que les victimes d'abus sexuels.
Les cas médiatisés ne sont pas représentatifs de l'ensemble des pédophiles ; il est regrettable d'ignorer les abstinents et des les confondre avec les auteurs de viols, d'agressions ou d'abus.
Réponse : Bonjour Latifa
J'ai reçu votre mail au sujet de l'article du journal. Vous proposez de remplacer "ce pédophile présumé" du journaliste par "cet animateur, auteur présumé d'agressions sexuelles ou de viols". Il en est de même pour la qualification désormais à la mode, "d'acte pédophilie". Parce que si il s'agit d'un viol, autant dire "acte de violeur". En fait, c'est un sérieux problème car, après ce que la pédophilie a cessé d'être considérée systématiquement par les psychiatres comme une maladie, on tente de faire un lien entre la pédophilie et la criminalité, pour parler d'un danger en soi.
L'erreur, c'est qu'habituellement on qualifie les gens selon ce qu'ils font : de même qu'un boulanger, c'est quelqu'un qui fait du pain, on en vient à considérer qu'un pédophile, c'est fait pour avoir des rapports sexuels avec des enfants ou regarder des images pédopornographiques, autrement dit qu'un pédophile se définit en fonction de ces faits.
Or, là où ça ne peut pas coller, c'est qu'on parle de pédophilie et pas de pédosexualité. On peut adorer les chevaux sans avoir fait d'équitation ou sans sêtre jamais rendu sur un hippodrome. Ira-t-on dire à un tel amateur que sa passion exister sans avoir été plus concrète? Pourtant, on va bientôt en arriver à des absurdités du genre : "Vous avez déjà eu des relations sexuelles avec des enfants? Jamais? Alors rentrez chez vous, vous n'êtes pas pédophile!"
Un jour quelqu'un a demandé à un autre pédophile abstinent, Samuel, s'il était bien sûr d'être pédophile, puisqu'il n'avait jamais eu de relations sexuelles avec des enfants. Samuel a répondu alors, plein d'ironie : "mon entrejambe se charge de temps à autre de me le rappeler, des fois que je l'oublierais".
En cas d'innocence dans les accusations de pédosexualité que l'on dit de pédophilie.
-Soit la personne n'est réellement pas pédophile
-Soit la personne est bien pédophile mais n'a jamais commis le moindre abus
En dans ce dernier cas, comment se défendre en avouant ses pensées, mais en niant des actes qui pour l'opinion publique sont forcément impliqués par de tels aveux? Alors la presse pourra toujours dire "cette personne a honteusement avoué être pédophile".
Cette pression fait que bon nombre de pédophiles ne s'avoueront jamais à eux mêmes être pédophiles se refusant de croire qu'ils sont des monstres immondes dont parlent les médias, s'enfonçant alors dans le refoulement. Cette pression fait également que des pédophiles conscients d'être pédophiles, agiront de manière non naturelle, voire malsaine, en se cachant, en mentant, en manipulant, en refusant le moindre contact avec des enfants, en alimentant la frustration et le caractère d'un homme isolé, sauvage, reclus qui finit par perdre le contrôle lorsqu'il est confronté à la réalité.
Personnellement j'aurais moins peur d'un pédophile qui joue avec des enfants en public, que d'un pédophile qui est sérieusement perturbé par le regard qu'on pourrait avoir de ce contact avec un enfant.
Vouloir chasser, traquer les pédophiles, s'en débarrasser revient un peu à les ghettoiser. Or une personne ainsi rejetée, haie, apeurée, perturbée, finira dans certains cas par se suicider.
Ou elle finira par devenir méchante ou violente. Jetez des pierres au chien le plus gentil qui soit, il finira par mordre.
Il est alors évident que l'on tombera aisément dans le sordide des enfants battus ou menacés par des gens désorientés ou par des fous qui n'avaient plus rien à perdre (de leurs points de vue). La société crée également une part de l'environnement propice au développement des comportements sordides qui font le sensationnalisme et dont elle feint de s'indigner.
Ce témoignage est extrait du livre "pédophilie, prévenir pour protéger", de Latifa Bennari.
Il est suivi dans les post suivant de mes commentaires, sur ce que j'en pense.
Mickael est sans nul doute la personne avec qui j'aurai échangé le plus de messages : plusieurs centaines. Il m'a beaucoup appris sur les pédophiles abstinents et les pédophiles en général. Agé de moins de 25ans, il est l'un de mes meilleurs conseillers.
Ce témoignage est donc assez long, c'est pourquoi je vais le poster et le commenter en plusieurs parties.
Mickael : J'ai déjà eu l'occasion de parler à des internantes pédophiles d'âges différents. Les réactions ne sont évidemment pas les mêmes pour des gens de 15/16ans qui refusent quelquefois de se poser des questions.
Des gens de 20 à 30ans qui se posent des questions quant à leur avenir, et les gens de 40 à 50ans qui semblent blindés et qui ont un avis bien clos sur le sujet.
Je pense que ce qui empêche le dialogue entre cyberpédophiles et antipédophiles c'est que les cyberpédophiles ne peuvent pas s'identifier à l'image que montrent les médias, à savoir celle d'un exhibitionnisme en imperméable, d'un kidnappeur ou d'un assassin comme Dutroux.
Alors ils essaient de se regrouper entre persones de bonne morale, n'ayant rien à voir avec ces caricatures. Sur internet notamment, lorsqu'ils parlent de pédophilie, c'est souvent pour se persuader que la pédophilie n'est qu'un problème aux yeux de la société.
Ceux qui recherchent ou qui ont déjà eu des relations sexuelles avec des enfants vont souvent développer des théories grotesques ou indéfendables pour justifier leurs actes vis à vis des autres ou pour se convaincre eux-même.
Certains pédophiles travaillent avec des enfants. La présence d'enfants peut être pour eux un facteur de stabilité et leur permet de ne pas être trop isolés. Si cela peut représenter une certaine forme de tentation, il est certain qu'il existe des pédophiles capables d'agir et d'écouter sans arrière pensées, et de faire preuve de retenue.
Certains ont en effet des idées bien arrêtées sur la gestion de leurs attirances, et s'interdisent de rechercher des relations sexuelles avec les enfants. Mais la personnalité et la solidité psychologique de la personne sont ici déterminantes.
Pour certains, travailler avec des enfants constitue clairement un moyen de tenter le diable et ne représente bien souvent qu'un plaisir égoïste : une manière de joindre l'utile à l'agréable, certes, mais aussi un moyen de se donner bonne conscience en pensant que c'est le monstre qui peut aider les enfants. C'est le manque de lucidité par rapport à ses désirs et à ses motivations qui constitue dans ce cas le plus grand danger.
Mais sur internet on entend un peu tout et n'importe quoi. C'est dans tous les domaines pareil. En ce qui concerne les enfants, il est évident que ce sont les victimes et que leur protection est importante, mais à côté de ça, les pédophiles cherchent quand même à penser à eux avant de penser aux enfants. Cela est d'autant plus vrai pour les pédophiles passifs.
Que montre les images et les vidéos? Eh bien quelques fois un enfant qui se laisse faire sans trop de réaction, quelques fois une hostilité marquée qui est présentée comme une initiation. Et parfois que voit-on? Un enfant qui sourit, qui rit, qui s'amuse! Oui, cela paraît choquant, mais c'est très facile de montrer que, présenté sous forme de jeux, un enfant peut prendre du plaisir dans une relation sexuelle, avec d'autres enfants ou avec un adulte.
Je dirais que c'est là le problème majeur des pédophiles qui seraient tentés de passer à l'acte. J'ai moi même eu plusieurs façons différentes de penser, notamment sur l'âge de consentement. Difficile de voir des garçons s'amuser et de penser qu'il puisse d'agir d'une maltraitance.
C'est un reportage sur France 2 qui m'a fait reflechir à la question, un garçon de 20ans ayant eu des rapports sexuels avec un adulte quand il avait 13/14ans. Je pense pour ma part que, contrairement à ce qu'il dit aujourd'hui, il a pris du plaisir dans cet acte.
Mais je pense que cela reflète parfaitement un abus dans le sens que, aujourd'hui, il considère que ce n'était pas normal et que l'adulte a fait quelque chose de mal - car de toutes façons, c'était quelque chose de mal.
Je pense toutefois que c'est la relation telle qu'elle a été vécue, et non pas le côté sexuel seulement, qui a conduit à une qualification négative de la part de ce jeune homme. Il existe en effet des relations pédosexuelles qui ne conduisent pas à des conséquences regrettables. Mais du fait que cet adulte ne pouvait prétendre maîtriser l'ensemble des différents aspects rationnels, émotionnels et environnemntaux, déterminant l'appréciation à plus ou moins long terme de la relation par le jeune garçon, on peut condamner son acte, au mieux comme la marque d'un caractère irresponsable, au pire comme celle d'un caractère égoiste et exploiteur.
Imaginons qu'un automobiliste véhicule un enfant. Imaginons que suite à un excès de vitesse la voiture vienne s'écraser contre un arbre sur le bord de la route. L'enfant est blessé voir tué. Il a pu aimer les sensations grisantes liées à la vitesse. C'est peut-être même lui qui avait demandé à l'adulte d'accélérer. Certes l'arbre est l'une des causes physiques de la destruction du véhicule et de l'atteinte à l'intégrité de l'enfant. Mais c'est la vitesse qui reste la cause première de l'accident et la faute en incombe au conducteur. Le conducteur, ici, c'est le pédophile, l'arbre symbolise la société, l'excès de vitesse représente la relation pédosexuelle.
Certains enfants peuvent avoir une attitude qui encourage l'adulte à passer à l'acte et que l'adulte peut donner du plaisir à l'enfant. Ce qui empêche cet adulte de penser qu'il s'agit d'un abus sexuel. Pourtant l'enfant reste un enfant, qui va grandir et devenir adulte et qui va comprendre.
Certains pédophiles auront certainement le reflexe de dire assez cruellement que l'enfant était bien d'accord sur le coup.
Je pense que ces pédophiles ne prennent pas conscience de ce qu'ils font sur le moment ; donc, en voulant leur faire croire qu'ils ont violé un enfant comme certains violent des femmes dans la rue, on ne produit pas chez eux une reflexion.
Je pense que les pédophiles qui sont arrêtés regrettent simplement d'avoir été arrêtés. C'est pourquoi je pense que montrer les résultats à long terme sur les victimes est plus efficace.
On présente souvent des pédophiles qui ont détruit la vie d'enfants. J'ose espérer que ces enfants ne sont pas tous irrécupérables. On essaie de montrer que le pédophile a détruit toute aptitude au bonheur, que l'enfant, ayant grandi, va faire d'irreversibles dépressions, qu'il tentera de se suicider, qu'il ne sera plus jamais heureux. Je suis persuadé que ça existe mais je ne peux imaginer de si atroces destinées pour toutes ces personnes.
De plus, il apparaît que bien souvent l'acte en lui même est moins traumatisant que ce qui l'entoure (l'incompréhension, le silence...). Je crois que ce décalage entraîne une réaction d'autodéfense naturelle du pédophile qui voit sur internet le monde de la pédophilie où l'on s'amuse avec les enfants.
Le pédophile est persécuté (objectivement) donc (dans sa tête), c'est lui la victime.
Le problème avec la pédophilie, c'est que hormis le suicide il n'y a pas moyen de s'en débarrasser. J'ai lu des rapports de pseudo-psychiatres qui expliquent qu'il est possible de guérir et de devenir hétéro 100%. Ceux là ne sont pas plus crédibless que leurs homologues pédophiles. Je pense que si les pulsions sexuelles peuvent se guérir, que si l'on peut faire prendre conscience de l'horreur de l'abus, on ne guérit pas la pédophilie elle-même.
En ce qui me concerne, je ne participe pas à la distribution de matériel pédopornographique mais j'en fais une collection qui me coûterait, si j'étais arrêté au moment où j'écris, six mois de prison, une rupture avec ma famille et mes amis...
Il est évident que si l'on ne choisit pas d'être pédophile, garder un tel matériel est un choix.
Certains pourraient comparer ça au tabac ou à l'alcool, seulement il ne s'agit pas là de quelque chose qui détruit petit à petit. Alors la volonté de s'en débarrasser n'est pas aussi active.
Quand les gens font un excès de vitesse, on devrait les condamner en prison pour dix ans. Parce qu'on sait que les excès de vitesse sont une des principales causes d'accidents et donc de décès sur la route. Mais peut-pn condamner une personne qui n'est responsable d'aucun accident à payer un crime qu'elle pourrait potentiellement commettre?
La répression des excès de vitesse existe, la prévention routière existe, mais rien ne peut garantir à la société qu'un conducteur qui semble grisé par la vitesse, même s'il a une réelle conscience du risque qu'implique la vitesse, rien ne garantit que ce conducteur ne fera plus jamais d'excès de vitesse, en particulier dans une situation où il serait en retard et que la vitesse lui semblerait nécessaire. Alors faut-il pour autant arrêter toute prévention routière et se contenter d'une règle simple : tout excès de vitesse est condamné à la prison ferme pour au moins dix ans? Tout le monde devrait trouver celà aberrant, je ne vois pas pourquoi on n'arrive pas à le comprendre en ce qui concerne les pédophiles.
Certes, on ne peut pas garantir qu'un pédophile passif en contact avec une association de prévention ne passera jamais à l'acte. Mais c'est un peu comme un couple de marié : le jour du mariage, aucun des conjoints ne peut être sûr que l'autre ne le trompera jamais. Alors faut-il pour autant céder à extrême jalousie possessive? Cela a beaucoup plus de chances de détruire le couple que de diminuer le risque d'adultère.
De même, considérer les pédophiles comme des individus irreflechis, incapables de maîtriser leurs pulsions, c'est annihiler à la base toute prévention possible.
Faut-il en vouloir davantage à un pédophile qui risque d'abuser un enfant qu'à un chauffard qui risque de massacrer des gens dans un accident? Il faut être logique : on ne peut pas punir par anticipation, on ne peut pas arrêter la prévention.
Les gens sont en plus très hypocrite. D'abord ils se déchargent souvent de leur rôle de parents en confiant aveuglément leurs enfants à des gens qui peuvent se révéler être des pédophiles et après ils se plaignent de ne pas avoir pu voir ce que faisait le pédophile. Mais je pense, sans vouloir généraliser, que si certains parents avaient montré plus d'attention à leur enfant, si le dialogue dans la famille était plus libre et régulier et si les parents accordaient à leurs enfants autant de considération à ce que vivent ces derniers qu'ils accordent de confiance à ces pédophiles qui leur avaient semblé si bienveillants, ils auraient senti que quelque chose n'allait pas bien.
J'ai déjà souvent parlé de la police et de la justice qui souvent semblent prendre un malin plaisir à envinimer le traumatisme des enfants abusés.
Il y a des familles qui font bêtement l'inverse, en considérant que ce qui est fait est fait, qu'il ne sert à rien d'en parler et qu'il faut juste ainsi tourner la page. L'enfant se débrouillera seul avec ses inquiétudes, ses interrogations, ses regrets, sa mélancolie... Bref, il retombe dans le silence qu'il avait été contraint de respecter jusqu'à la découverte des faits.
Je ne vois pas comment on peut se permettre de vouloir soigner un enfant abusé sans chercher à identifier les causes du traumatisme et en se contentant de dire "c'est normal, c'est parce qu'il a été abusé. Il suffit de lui dire que ce n'est pas sa faute et il ira mieux".
Seulement, reconnaître qu'il y a plusieurs raisons au traumatisme, c'est reconnaître qu'il y a plusieurs facteurs qui interviennent dans la relation avec un pédophile et reconnaître que ce n'est pas la relation en totalité qu'il faut accuser, mais l'une ou certaines de ses composantes : abus de confiance, non-respect de l'intimité, pressions affectives, relation d'ordre homosexuel, utilisation d'un rapport d'autorité (prof, curé, tuteur...), consentement non éclairé, excitation provoquée, sexualité débridée, mauvais repères donnés...
Car tout les enfants abusés ne sont pas victimes de viols ou d'agressions sexuelles, donc répéter sans cesse la même chose à tous les enfants, c'est créer l'incompréhension et la confusion. Ce n'est pas aggraver le traumatisme? Je ne vois pas en tout cas comment cela pourrait l'atténuer.
Donc d'accord pour accuser le pédophile (pédosexuel pas pédophile), mais il faut l'accuser sur quelque chose de précis et d'exact. Et c'est sur ce quelque chose qu'il faut travailler avec l'enfant (ou ancien enfant) pour comprendre et limiter ou soigner le traumatisme.
-Latifa Bennari : Scoops, voyeurisme, sensationnalisme, scandales : on dirait qu'il n'y a plus que cela pour susciter l'intérêt de la société, en l'occurrence celle des consommateurs.
J'ai participé à cette marche blanche qui pourtant d'emblée me semblait aller dans le sens actuel des mentalités des téléspectateurs. J'ai repéré parmi les manifestants quatre pédophiles à leur comportement : un air de marginalité, leur isolement au milieu de la foule, leur regard, leur silence, leur discrétion et leur apparence craintive.
Ma façon d'aborder le sujet avec eux les a rassurés et leur a permis de s'exprimer. J'avoue que j'avoue que j'avais envie de lancer un cri de colère en constatant que la solution pouvait se trouver dans l'ensemble, en collaborant les uns avec les autres. Je ne fus pas surprise de constater aussi que le point commun qui les réunissait, c'était leur souffrance.
J'étais d'autant plus en colère que j'avais entendu dans la foule proférer des propos : "il faudra trouver un moyen de les abattre et les bruler tous! Pour éviter qu'ils recommencent ou qu'ils s'attaquent aux enfants! C'est la méthode de prévention de la fièvre aphteuse comme pour les moutons!"
-Mickael : Le terme de pédophiles, va rentrer dans le langage de tous les jours. Cela pourrait devenir la première idée de dénonciation calomnieuse qui viendra à un ado en mal de vengeance contre un professeur ou à une mère dans un divorce. Soit cela va accabler des innocents, soit cela va discréditer ces accusations au détriment des vrais victimes.
Ce qui est d'autant plus inquiétant avec l'exemple de la fièvre aphteuse, c'est que les moutons abattus le sont d'une façon systématique, qu'ils soient effectivement atteints ou potentiellement atteints par la maladie, sans discernement.
Le probléme avec ces cas déclarés de pédophilie, c'est que, comme pour les moutons, on croit utile d'agir en urgence et qui dit urgence dit traiter le mal quand on est devant le fait accompli. Et ce climat ne pousse pas à essayer de regarder en amont pour essayer de trouver des solutions avant que le problème n'ait été dramatiquement dommageable.
C'est là le problème des médias. Il vaut mieux une vraie émission qu'un bout de reportage monté pour faire du sensationnel à une foule avide de justice populaire et de petites phrases assassines.
-Latifa Bennari, au journal ayant publié l'article cité au dessus :
Votre article du X septembre sur le sujet de la pédophilie, qui met en cause un animateur, me donne l'occasion de prendre la parole pour souligner les lacunes et les erreurs que je constate sur ce thème. Je suis scandalisé par la manière récurrente dont vous présentez ce genre d'affaire.
Votre rôle est d'informer objectivement la population de tous les évènements importants.
Vu l'impact de la médiatisation, l'information se doit fondamentalement d'être pertinente et les déclarations des journalistes devraient être basées sur de bonnes connaissances et une analyse approfondie du sujet traité, en l'occurence celui de la pédophilie.
Je me permets de me présenter comme étant une spécialiste autodidacte des questions attenantes au sujet de la pédophilie et des agressions sexuelles. J'ai moi-même été victime de viols et d'agression sexuelles pendant mon enfance. Cette expérience malheureuse a suscité chez moi le besoin de militer et de mieux comprendre le phénomène.
Le mauvais emploi des termes dans votre article, comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres articles d'autres journaux, porte préjudice à la prévention que développe l'association l'ange bleu, dont je suis la fondatrice.
"Car ce pédophile présumé", écrit votre journaliste, démontrant ainsi la confusion qu'il opère entre une tendance et un acte. La pédophilie n'est pas illégale, les relations sexuelles avec les enfants le sont. Votre journaliste n'aurait sûrement pas écrit cet homosexuel présumé pour parler de l'auteur d'un viol homosexuel. Il eut été bien plus exact et pertinent d'écrire "cet animateur , auteur présumé d'agressions sexuelles ou de viols".
Je tiens à vous informer qu'il existe des pédophiles qui ne touchent jamais les enfants et je suis ravie de pouvoir leur apporter de l'aide, avant qu'ils ne tombent dans la situation de ce moniteur dont le jeune âge, au passage, semble n'avoir inquiété personne.
La pédophilie n'est pas synonyme de violence ni d'agressions. Le passage à l'acte sur des enfants est un délit, un crime en cas de viol, qui d'ailleurs peut-être le fait de personnes d'orientation hétéro ou homosexuelle, pas uniquement des pédophiles.
Bien que l'établissement d'un dialogue avec les pédophiles soit à contre-courant, cette démarche a donné des résultats révolutionnaires, à travers le soutien que j'apporte aux pédophiles abstinents et aux personnes qui souffrent d'une déviance de leur sexualité.
Protégeons nos enfants en soulevant et en cherchant les causes à l'origine des attirances pédophiliques!
Je vous invite à consulter le site de l'ange bleu. Ce lieu a permis à de nombreuses personnes qui sont pédophiles sans être pour autant des délinquants sexuels de s'exprimer. Il leur a permis encore de demander de l'aide, au même titre que les victimes d'abus sexuels.
Les cas médiatisés ne sont pas représentatifs de l'ensemble des pédophiles ; il est regrettable d'ignorer les abstinents et des les confondre avec les auteurs de viols, d'agressions ou d'abus.
Réponse : Bonjour Latifa
J'ai reçu votre mail au sujet de l'article du journal. Vous proposez de remplacer "ce pédophile présumé" du journaliste par "cet animateur, auteur présumé d'agressions sexuelles ou de viols". Il en est de même pour la qualification désormais à la mode, "d'acte pédophilie". Parce que si il s'agit d'un viol, autant dire "acte de violeur". En fait, c'est un sérieux problème car, après ce que la pédophilie a cessé d'être considérée systématiquement par les psychiatres comme une maladie, on tente de faire un lien entre la pédophilie et la criminalité, pour parler d'un danger en soi.
L'erreur, c'est qu'habituellement on qualifie les gens selon ce qu'ils font : de même qu'un boulanger, c'est quelqu'un qui fait du pain, on en vient à considérer qu'un pédophile, c'est fait pour avoir des rapports sexuels avec des enfants ou regarder des images pédopornographiques, autrement dit qu'un pédophile se définit en fonction de ces faits.
Or, là où ça ne peut pas coller, c'est qu'on parle de pédophilie et pas de pédosexualité. On peut adorer les chevaux sans avoir fait d'équitation ou sans sêtre jamais rendu sur un hippodrome. Ira-t-on dire à un tel amateur que sa passion exister sans avoir été plus concrète? Pourtant, on va bientôt en arriver à des absurdités du genre : "Vous avez déjà eu des relations sexuelles avec des enfants? Jamais? Alors rentrez chez vous, vous n'êtes pas pédophile!"
Un jour quelqu'un a demandé à un autre pédophile abstinent, Samuel, s'il était bien sûr d'être pédophile, puisqu'il n'avait jamais eu de relations sexuelles avec des enfants. Samuel a répondu alors, plein d'ironie : "mon entrejambe se charge de temps à autre de me le rappeler, des fois que je l'oublierais".
En cas d'innocence dans les accusations de pédosexualité que l'on dit de pédophilie.
-Soit la personne n'est réellement pas pédophile
-Soit la personne est bien pédophile mais n'a jamais commis le moindre abus
En dans ce dernier cas, comment se défendre en avouant ses pensées, mais en niant des actes qui pour l'opinion publique sont forcément impliqués par de tels aveux? Alors la presse pourra toujours dire "cette personne a honteusement avoué être pédophile".
Cette pression fait que bon nombre de pédophiles ne s'avoueront jamais à eux mêmes être pédophiles se refusant de croire qu'ils sont des monstres immondes dont parlent les médias, s'enfonçant alors dans le refoulement. Cette pression fait également que des pédophiles conscients d'être pédophiles, agiront de manière non naturelle, voire malsaine, en se cachant, en mentant, en manipulant, en refusant le moindre contact avec des enfants, en alimentant la frustration et le caractère d'un homme isolé, sauvage, reclus qui finit par perdre le contrôle lorsqu'il est confronté à la réalité.
Personnellement j'aurais moins peur d'un pédophile qui joue avec des enfants en public, que d'un pédophile qui est sérieusement perturbé par le regard qu'on pourrait avoir de ce contact avec un enfant.
Vouloir chasser, traquer les pédophiles, s'en débarrasser revient un peu à les ghettoiser. Or une personne ainsi rejetée, haie, apeurée, perturbée, finira dans certains cas par se suicider.
Ou elle finira par devenir méchante ou violente. Jetez des pierres au chien le plus gentil qui soit, il finira par mordre.
Il est alors évident que l'on tombera aisément dans le sordide des enfants battus ou menacés par des gens désorientés ou par des fous qui n'avaient plus rien à perdre (de leurs points de vue). La société crée également une part de l'environnement propice au développement des comportements sordides qui font le sensationnalisme et dont elle feint de s'indigner.