Comme pour le topic précédent, je poste d'abord le témoignage. Je commenterai plus tard.
Dr Roland Coutanceau
Psychiatre, psychanalyste
Ancien consultant au centre national d'observation de Fresnes La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine)
Le docteur Coutanceau est directeur du centre médico-psychologique pour adultes de la Garenne-Colombes. Il est responsable d'une consultation spécialisée de prise en charge de victimes et aussi d'auteurs de violences familiales et sexuelles. Il enseigne en psychiatrie et en psychologie légale. Psychanalyste et psychiatre, il est aussi expert auprès de la cours de cassation. Il pratique des thérapies individuelles, des thérapies de groupe, des entretiens de couples. Les thérapies sont parfois accompagnées de médicaments anti-hormone mâle.
Pouvez-vous dresser un profil sociologique du pédophile ?
La caractéristique des pédophiles, c'est justement qu'ils n'en ont pas vraiment. Ils représentent un échantillon très représentatif de la société. Il y a des représentants de tous les plans intellectuels : des personnes très intelligentes comme des débiles ; il y a tous les niveaux. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont représentées.
On remarque néanmoins deux particularités : On trouve plus de pédophiles dans certaines professions : ils aiment les enfants et veulent donc se rapprocher d'eux. On trouve donc pas mal de médecins, de juristes, d'éducateurs, d'instituteurs, de moniteurs ... Les pédophiles sont le plus souvent célibataires. Il n'y a pas de chiffre mais il s'agit d'une grande majorité. Sur les préférences entre les petites filles ou les petits garçons, il y a des travaux contradictoires. On imagine qu'il y a peu plus de pédophiles qui sont exclusivement intéressés par les garçons. Les pédophiles qui sont attirés par les petites filles peuvent aussi être attirés par des femmes de leur âge.
Qui sont les pédophiles ?
Un pédophile est une personne qui a des attraits sexuels, au niveau des fantasmes, pour des corps pré-pubères, qu'il s'agisse de garçons ou de filles. Il faut préciser qu'être pédophile n'entraîne pas forcément le passage à l'acte. Le monde de la pédophilie est aussi varié que celui de l'hétérosexualité : il peut être caractérisé par de l'amour, de la violence, de la tendresse, de la dépendance...
Il y a différents types de pédophiles :
- Certains se contentent de regarder des films porno, des photos car ils savent que les enfants ne veulent pas d'eux. Ils ne passent pas à l'acte. On peut les qualifier d'"Abstinents". Ils ne dévient pas parce qu'ils ont une maturité, ils sont bien structurés humainement, leur personnalité est équilibrée. Ils se rendent compte que ce n'est pas bien et ils sont capables de se contrôler. Ils souffrent parce qu'ils ont des attirances sexuelles qui sont impossibles à vivre.
- Il y a ceux qui ne se retiennent pas et qui se divisent encore en trois catégories distinctes :
-Les immatures névrotiques. Ils critiquent leurs actes, ils en ont honte. Ils trouvent normal d'être interpellés par la société et d'être condamnés par la police. Ils sont conscients du mal qu'ils font. La plupart du temps, ils souhaitent continuer une thérapie au delà du traitement obligatoire.
-Les immatures égocentriques. Ils ont souvent eu une enfance marquée par des carences éducatives et par des traumatismes réels : ils ont parfois eux-mêmes été agressés. En même temps, ils ont un coté égocentrique avec une recherche d'un plaisir dans la sexualité sans s'intéresser à l'enfant. D'ailleurs, ils supposent que les enfants sont consentants ou intéressés. Il y a souvent chez eux une tendance à prêter à des enfants pré-pubères une sexualité d'adulte. Ces sujets sont rarement demandeurs de thérapie, l'obligation de soin est donc fondamentale pour ce groupe d'individus qui est le plus nombreux. On les oriente le plus souvent vers les thérapies de groupe qui leur permettent de mieux exprimer leurs émotions, de mieux reconnaître leur fantasmes, de mieux les contrôler, de mieux comprendre la réalité psychologique de l'enfant et aussi de mieux gérer leur sexualité en s'aidant les uns les autres.
-Les immatures "pervers". Ils sont particulièrement égocentriques, souvent très manipulateurs et parfois cyniques. Ils ne veulent pas tellement être aidés ; on a un sentiment d'impuissance thérapeutique. Il faut tenter de les convaincre que leur vie sera une suite d'échecs s'ils n'acceptent pas d'aide thérapeutique.
Pourquoi ces hommes choisissent-ils les enfants ?
Le plus souvent, le pédophile est plus intéressé par le monde de l'enfance parce qu'il l'idéalise. Il prend beaucoup de plaisir à être entouré d'enfants, à jouer avec eux. Il se sent souvent lui-même enfant. Avec les adultes, il est mal à l'aise parce qu'il est immature : sa croissance ne s'est pas faite. Il est inhibé et va donc vers les plus jeunes qui l'impressionnent moins. La relation avec l'adulte est mal maîtrisée, mal évaluée. Pour résumer, les pédophiles vivent non seulement une sexualité maudite et ont en plus une incapacité à vivre une relation effective avec un adulte.
Comment devient-on pédophile ?
On ne choisit pas cette sexualité, il n'y a pas d'explication réelle. La science n'explique pas pourquoi on est pédophile, comme elle n'explique pas pourquoi on est hétéro ou homo. Il y a des hypothèses mais rien n'est sûr. On peut parler de la recherche de l'innocence, l' idéalisation de l'enfance. Un discours revient souvent : les enfants sont purs et sains tandis que les adultes sont hypocrites. Une autre hypothèse aussi : dans la sexualité adulte, il faut gérer l'autre. Avec un enfant, le pédophile fait lui-même le scénario. Il est maître de la situation. La seule chose sure, c'est que le pédophile a besoin d'un petit être sans poil et à la peau lisse et douce mais on ne sait pas l'expliquer.
On dit que les pédophiles ont eux-mêmes été victimes, est-ce vrai ?
Les gens parlent de l'agresseur agressé. Il faut absolument combattre cette idée, il faut rassurer les parents de victimes ainsi que les victimes. Les gens répètent que l'abusé a toutes les chances d'abuser plus tard. C'est une hypothèse niaise et fausse.
Peut-on soigner un pédophile ?
On les soigne grâce aux obligations de soin parce que le sujet ne change pas de lui-même. On peut parler d'accompagnement, d'aide à se comprendre et à vivre sa sexualité. Mais la pédophilie n'est pas une maladie, c'est pour ça qu'on ne peut pas vraiment parler de guérison. Il faudrait appeler ça un trouble du comportement. Il faut qu'il apprenne à vivre avec ses fantasmes. A terme, soit les sujets se contentent d'une activité autoérotique en pensant à des enfants, soit il développe un désir envers des personnes adultes, soit l'un puis l'autre.
Quel lien l'agresseur entretient-il avec la victime ?
La majorité des agresseurs a une relation avec un enfant connu : un voisin, un élève, un scout... Le plus souvent, quand il y a passage à l'acte, c'est qu'il y a eu avant une manipulation. Dans de très rares cas, le sujet agresse un enfant inconnu. Certains agresseurs peuvent avoir des sentiments amoureux pour les enfants ; ils veulent les protéger, les chérir, s'occuper d'eux, les rendre heureux, prendre soin d'eux. Certains sont même exclusifs et ne sont attirés que par un enfant. Il peut y avoir de la sexualité avec un peu de tendresse et aussi de l'attirance sexuelle crue, sans prise en compte de l'enfant en tant qu'être. Il y a une caractéristique étonnante de ce type de sexualité : l'agresseur prend toujours le risque d'être dénoncé par l'enfant. Alors, il a des menaces, du chantage affectif : "tu ne veux pas qu'il m'arrive quelque chose ? ; tu n'as pas envie de me faire plaisir ? ...". Un lien de dépendance est donc créé. Les victimes et les agresseurs gardent le secret : 99 % des gens que j'ai suivi depuis 10 ans n'avaient jamais parlé avant d'être traités. Les pédophiles ont peur de la réaction à l'autre donc le fantasme et l'acte restent secret. Il y a aussi les pédophiles qui tentent de se faire aimer en achetant des cadeaux, distribuant des bonbons... Le pédophile développe ainsi un certain savoir faire parce que pour vivre cette sexualité, il doit manipuler, c'est la seule manière d'y parvenir. Les manipulations sont plus ou moins subtiles : il écoute, il dialogue, il fait parler, il trouve la faille. Le pédophile a le nez pour trouver la proie idéale.
Qu'est-ce qui détermine le passage à l'acte ?
Les passages à l'acte ne sont pas fréquents en comparaison avec la fréquence des fantasmes. Quand ça arrive, c'est le plus souvent une question de situation ; les dérapages ont lieu dans des moments de difficultés existentielles, de problèmes d'argent, de disputes... Le passage à l'acte a donc valeur de compensation excitante.
Les pédophiles sont-ils récidivistes ?
On considère que 10 à 20 % des pédophiles non traités repasseront à l'acte. Donc 80 % des agresseurs sanctionnés ne récidivent pas. La thérapie permet de consolider ceci. L'objectif du centre est de tenter, grâce à une incitation aux soins en prison et à une obligation de soin à la sortie de prison, de diminuer voir d'éviter la récidive.
Est-ce qu'un pédophile peut se soigner tout seul ?
On peut répondre sur trois niveaux :
-Théoriquement, pour un pédophile non passé à l'acte, c'est possible. Mais pour se soigner tout seul, il faut que le pédophile en question soit d'un très bon niveau culturel, qu'il ait une très bonne éducation, qu'il ait évolué dans un milieu où la morale et l'éthique avaient une place importante.
-Idéalement, le pédophile, même quand il n'est pas passé à l'acte, a besoin au moins d'une aide. On n'est pas obligé de parler d'une thérapie mais au moins d'un soutien qui soit lié à la parole.
-Le troisième niveau, c'est de se dire que finalement, le traitement sans thérapie est un leurre, que pour certains pédophiles, il n'est pas possible de s'arrêter, de s'auto-traiter. La plupart du temps, et ceci malgré des tas d'efforts, le pédophile non aidé reste dans les mêmes schémas."
Dr Roland Coutanceau
Psychiatre, psychanalyste
Ancien consultant au centre national d'observation de Fresnes La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine)
Le docteur Coutanceau est directeur du centre médico-psychologique pour adultes de la Garenne-Colombes. Il est responsable d'une consultation spécialisée de prise en charge de victimes et aussi d'auteurs de violences familiales et sexuelles. Il enseigne en psychiatrie et en psychologie légale. Psychanalyste et psychiatre, il est aussi expert auprès de la cours de cassation. Il pratique des thérapies individuelles, des thérapies de groupe, des entretiens de couples. Les thérapies sont parfois accompagnées de médicaments anti-hormone mâle.
Pouvez-vous dresser un profil sociologique du pédophile ?
La caractéristique des pédophiles, c'est justement qu'ils n'en ont pas vraiment. Ils représentent un échantillon très représentatif de la société. Il y a des représentants de tous les plans intellectuels : des personnes très intelligentes comme des débiles ; il y a tous les niveaux. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont représentées.
On remarque néanmoins deux particularités : On trouve plus de pédophiles dans certaines professions : ils aiment les enfants et veulent donc se rapprocher d'eux. On trouve donc pas mal de médecins, de juristes, d'éducateurs, d'instituteurs, de moniteurs ... Les pédophiles sont le plus souvent célibataires. Il n'y a pas de chiffre mais il s'agit d'une grande majorité. Sur les préférences entre les petites filles ou les petits garçons, il y a des travaux contradictoires. On imagine qu'il y a peu plus de pédophiles qui sont exclusivement intéressés par les garçons. Les pédophiles qui sont attirés par les petites filles peuvent aussi être attirés par des femmes de leur âge.
Qui sont les pédophiles ?
Un pédophile est une personne qui a des attraits sexuels, au niveau des fantasmes, pour des corps pré-pubères, qu'il s'agisse de garçons ou de filles. Il faut préciser qu'être pédophile n'entraîne pas forcément le passage à l'acte. Le monde de la pédophilie est aussi varié que celui de l'hétérosexualité : il peut être caractérisé par de l'amour, de la violence, de la tendresse, de la dépendance...
Il y a différents types de pédophiles :
- Certains se contentent de regarder des films porno, des photos car ils savent que les enfants ne veulent pas d'eux. Ils ne passent pas à l'acte. On peut les qualifier d'"Abstinents". Ils ne dévient pas parce qu'ils ont une maturité, ils sont bien structurés humainement, leur personnalité est équilibrée. Ils se rendent compte que ce n'est pas bien et ils sont capables de se contrôler. Ils souffrent parce qu'ils ont des attirances sexuelles qui sont impossibles à vivre.
- Il y a ceux qui ne se retiennent pas et qui se divisent encore en trois catégories distinctes :
-Les immatures névrotiques. Ils critiquent leurs actes, ils en ont honte. Ils trouvent normal d'être interpellés par la société et d'être condamnés par la police. Ils sont conscients du mal qu'ils font. La plupart du temps, ils souhaitent continuer une thérapie au delà du traitement obligatoire.
-Les immatures égocentriques. Ils ont souvent eu une enfance marquée par des carences éducatives et par des traumatismes réels : ils ont parfois eux-mêmes été agressés. En même temps, ils ont un coté égocentrique avec une recherche d'un plaisir dans la sexualité sans s'intéresser à l'enfant. D'ailleurs, ils supposent que les enfants sont consentants ou intéressés. Il y a souvent chez eux une tendance à prêter à des enfants pré-pubères une sexualité d'adulte. Ces sujets sont rarement demandeurs de thérapie, l'obligation de soin est donc fondamentale pour ce groupe d'individus qui est le plus nombreux. On les oriente le plus souvent vers les thérapies de groupe qui leur permettent de mieux exprimer leurs émotions, de mieux reconnaître leur fantasmes, de mieux les contrôler, de mieux comprendre la réalité psychologique de l'enfant et aussi de mieux gérer leur sexualité en s'aidant les uns les autres.
-Les immatures "pervers". Ils sont particulièrement égocentriques, souvent très manipulateurs et parfois cyniques. Ils ne veulent pas tellement être aidés ; on a un sentiment d'impuissance thérapeutique. Il faut tenter de les convaincre que leur vie sera une suite d'échecs s'ils n'acceptent pas d'aide thérapeutique.
Pourquoi ces hommes choisissent-ils les enfants ?
Le plus souvent, le pédophile est plus intéressé par le monde de l'enfance parce qu'il l'idéalise. Il prend beaucoup de plaisir à être entouré d'enfants, à jouer avec eux. Il se sent souvent lui-même enfant. Avec les adultes, il est mal à l'aise parce qu'il est immature : sa croissance ne s'est pas faite. Il est inhibé et va donc vers les plus jeunes qui l'impressionnent moins. La relation avec l'adulte est mal maîtrisée, mal évaluée. Pour résumer, les pédophiles vivent non seulement une sexualité maudite et ont en plus une incapacité à vivre une relation effective avec un adulte.
Comment devient-on pédophile ?
On ne choisit pas cette sexualité, il n'y a pas d'explication réelle. La science n'explique pas pourquoi on est pédophile, comme elle n'explique pas pourquoi on est hétéro ou homo. Il y a des hypothèses mais rien n'est sûr. On peut parler de la recherche de l'innocence, l' idéalisation de l'enfance. Un discours revient souvent : les enfants sont purs et sains tandis que les adultes sont hypocrites. Une autre hypothèse aussi : dans la sexualité adulte, il faut gérer l'autre. Avec un enfant, le pédophile fait lui-même le scénario. Il est maître de la situation. La seule chose sure, c'est que le pédophile a besoin d'un petit être sans poil et à la peau lisse et douce mais on ne sait pas l'expliquer.
On dit que les pédophiles ont eux-mêmes été victimes, est-ce vrai ?
Les gens parlent de l'agresseur agressé. Il faut absolument combattre cette idée, il faut rassurer les parents de victimes ainsi que les victimes. Les gens répètent que l'abusé a toutes les chances d'abuser plus tard. C'est une hypothèse niaise et fausse.
Peut-on soigner un pédophile ?
On les soigne grâce aux obligations de soin parce que le sujet ne change pas de lui-même. On peut parler d'accompagnement, d'aide à se comprendre et à vivre sa sexualité. Mais la pédophilie n'est pas une maladie, c'est pour ça qu'on ne peut pas vraiment parler de guérison. Il faudrait appeler ça un trouble du comportement. Il faut qu'il apprenne à vivre avec ses fantasmes. A terme, soit les sujets se contentent d'une activité autoérotique en pensant à des enfants, soit il développe un désir envers des personnes adultes, soit l'un puis l'autre.
Quel lien l'agresseur entretient-il avec la victime ?
La majorité des agresseurs a une relation avec un enfant connu : un voisin, un élève, un scout... Le plus souvent, quand il y a passage à l'acte, c'est qu'il y a eu avant une manipulation. Dans de très rares cas, le sujet agresse un enfant inconnu. Certains agresseurs peuvent avoir des sentiments amoureux pour les enfants ; ils veulent les protéger, les chérir, s'occuper d'eux, les rendre heureux, prendre soin d'eux. Certains sont même exclusifs et ne sont attirés que par un enfant. Il peut y avoir de la sexualité avec un peu de tendresse et aussi de l'attirance sexuelle crue, sans prise en compte de l'enfant en tant qu'être. Il y a une caractéristique étonnante de ce type de sexualité : l'agresseur prend toujours le risque d'être dénoncé par l'enfant. Alors, il a des menaces, du chantage affectif : "tu ne veux pas qu'il m'arrive quelque chose ? ; tu n'as pas envie de me faire plaisir ? ...". Un lien de dépendance est donc créé. Les victimes et les agresseurs gardent le secret : 99 % des gens que j'ai suivi depuis 10 ans n'avaient jamais parlé avant d'être traités. Les pédophiles ont peur de la réaction à l'autre donc le fantasme et l'acte restent secret. Il y a aussi les pédophiles qui tentent de se faire aimer en achetant des cadeaux, distribuant des bonbons... Le pédophile développe ainsi un certain savoir faire parce que pour vivre cette sexualité, il doit manipuler, c'est la seule manière d'y parvenir. Les manipulations sont plus ou moins subtiles : il écoute, il dialogue, il fait parler, il trouve la faille. Le pédophile a le nez pour trouver la proie idéale.
Qu'est-ce qui détermine le passage à l'acte ?
Les passages à l'acte ne sont pas fréquents en comparaison avec la fréquence des fantasmes. Quand ça arrive, c'est le plus souvent une question de situation ; les dérapages ont lieu dans des moments de difficultés existentielles, de problèmes d'argent, de disputes... Le passage à l'acte a donc valeur de compensation excitante.
Les pédophiles sont-ils récidivistes ?
On considère que 10 à 20 % des pédophiles non traités repasseront à l'acte. Donc 80 % des agresseurs sanctionnés ne récidivent pas. La thérapie permet de consolider ceci. L'objectif du centre est de tenter, grâce à une incitation aux soins en prison et à une obligation de soin à la sortie de prison, de diminuer voir d'éviter la récidive.
Est-ce qu'un pédophile peut se soigner tout seul ?
On peut répondre sur trois niveaux :
-Théoriquement, pour un pédophile non passé à l'acte, c'est possible. Mais pour se soigner tout seul, il faut que le pédophile en question soit d'un très bon niveau culturel, qu'il ait une très bonne éducation, qu'il ait évolué dans un milieu où la morale et l'éthique avaient une place importante.
-Idéalement, le pédophile, même quand il n'est pas passé à l'acte, a besoin au moins d'une aide. On n'est pas obligé de parler d'une thérapie mais au moins d'un soutien qui soit lié à la parole.
-Le troisième niveau, c'est de se dire que finalement, le traitement sans thérapie est un leurre, que pour certains pédophiles, il n'est pas possible de s'arrêter, de s'auto-traiter. La plupart du temps, et ceci malgré des tas d'efforts, le pédophile non aidé reste dans les mêmes schémas."
Dernière édition par Dante (Admin) le Ven 22 Juil - 15:32, édité 1 fois