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H.1.2 -Points de vue des gens - Points de vue des victimes - Peut-on pardonner?

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Dante (Admin)

Dante (Admin)
Admin

Un dossier sur le thème du pardon pour résumer le tout selon moi.

I-Exemple d'une bousculade

Je dirais déjà que pardonner peut avoir plusieurs sens. Certains diront que pardonner, c'est oublier le désagrément ou le préjudice subi. Dans certains cas effectivement, pardonner, c'est passer à autres choses. Ce n'est pas rester focalisé, perturbé ou en colère vis à vis d'un tord causé. C'est aussi donc, dans ces cas là, sinon oublier, du moins passer à autres choses, reprendre sa vie où elle en était sans être pertubé par le désagrément ou le préjudice vécu. Celà dit, ce n'est pas parce qu'on passe à autres choses et que l'on reprend sa vie comme si de rien n'était que l'on pardonne la personne qui nous a causé du tord. Mais on pardonne plus facilement une personne qui nous a causé du tord si on arrive à passer à autre chose. Comme l'exemple cité dans un post antérieur. Si une personne nous bouscule dans la rue, malgré le désagrément, on aura vite oublié et donc en quelque sorte pardonné. On ne restera pas focalisé sur un évènement aussi peu signifiant qui nous aura causé qu'un léger désagrément et qui n'aura pratiquement pas eu de conséquence sur notre vie. Mais ce n'est pas parce qu'on passe à autre chose voir qu'on oublie le tord qui a été causé qu'on ne tient plus rigueur ou pour responsable la personne qui nous causé un désagrément ou un préjudice. Dans le même exemple, si la personne qui nous a bousculé l'a fait de son plein gré voir pour le plaisir. Même si on l'oubliera vite, on en tiendra alors plus rigueur l'individu et donc on lui pardonnera difficilement, malgré les conséquences de cette bousculade qui resteront, pareille, quasi-insignifiante.

Pardonner en effet, c'est aussi ne plus en vouloir à une personne qui a causé du tord. Plus on en veut à la personne qui a fait quelque chose de mal, moins on arrive à lui pardonner. Celà est lié aussi avec le désagrément et le préjudice commis. Toujours dans le même exemple, si une personne nous bouscule et nous fait tomber et qu'on se fait une entorse. Le désagrément sera plus dur à tolérer et on aura plus de difficultés à pardonner cette personne dont le tord commis aura des conséquences plus signifiantes, plus désagréables et à plus long terme. On aura donc plus de mal à oublier, on ne pourra même pas oublier, tant que l'entorse ne sera pas guérie et on en subira, durant tout ce temps, les conséquences. Ce qui rend l'évènement impossible à oublier pendant un certain temps et le désagrément bien plus dur à supporter, donc le pardon bien plus difficile. Mais celà peut dépendre aussi encore une fois de la façon dont on tient la personne responsable et comment on lui en tient rigueur.

En effet, encore dans cette exemple. L'individu qui nous a bousculé, l'a-t-il fait exprès? Si il nous a bousculé exprès, l'a-t-il fait avec intention de nous faire avoir une entorse? S'est-il excusé? N'a-t-il pas lui même été bousculé, ce qui l'a entrainé à nous bousculer? Tous ces facteurs là ne changent pas le préjudice commis mais influent sur la façon dont on peut en vouloir à l'individu, voir sa responsabilité dans l'histoire.

J'en conclus qu'il y a notamment trois facteurs qui influent sur le pardon éventuel envers un abuseur sexuel.

II-Les trois facteurs influants sur le pardon

-La première qui est la plus évidente, c'est suivant si la victime est du genre à pardonner ou pas. Deux victimes ayant été abusées exactement de la même façon, dans les mêmes circonstances et pour les mêmes raisons, ne vont pas forcément pardonner leurs abuseurs toutes les deux, ni de la même façon. Certaines personnes pardonnent plus facilement ou moins difficilement que d'autres.

-La deuxième, c'est l'impact et les conséquences du préjudice commis. Plus les conséquences sont mauvaises plus nous allons avoir de quoi en vouloir au responsable. Nous n'allons pas en vouloir autant à une personne qui nous a bousculé et causé un désagrément à très court terme, qu'à une personne qui nous aura bousculé et fait avoir une entorse. Les conséquences sont plus graves et dureront plus longtemps. Donc c'est moins pardonnable et le désagrément n'en est que plus difficile à supporter.

-Le troisième facteur est la personne qui nous a causé du tord. Suivant si cette personne nous a causé du tord volontairement, avec intention de nuire, avec regrets, par accident etc... Nous allons plus ou moins lui en vouloir suivant donc les raisons qui ont poussé l'individu à nous causer du tord. Si une personne nous bouscule et fait avoir une entorse, nous avons moins de raisons de lui en vouloir si c'était un accident que si il l'a fait exprès. Surtout que si il l'a fait exprès et qu'il n'a pas de regret, celà veut dire qu'il pourrait très bien recommencer. L'estime que nous aurons vis à vis de cet individu baissera alors et moins on aura d'estime pour une personne nous ayant fait du mal, moins nous avons de chances de lui pardonner. Moins on a d'estime pour une personne, plus on la méprise. Et plus on la méprise moins on lui pardonne le mal qu'elle fait.

Mais essayons maintenant de comparer l'exemple de la bousculade avec un abus sexuel.

III-La pardon vis à vis des conséquences d'un abus sexuel

Un type abuse un enfant sexuellement. On peut se poser les mêmes questions sur les circonstances de l'abus comme pour le cas de la bousculade. Comme quand on se posait la question de savoir la façon dont la personne nous a bousculé, jusqu'où l'abuseur est-il allé?
L'abuseur a-t-il fait souffrir volontairement sa victime comme l'individu qui nous a bousculé l'a-t-il fait volontairement?
Quel est l'impact du préjudice sur la victime, donc aussi la victime peut-elle oublier, et comme dans le cas d'une petite bousculade, passer à autre chose et reprendre sa vie comme si de rien n'était?

La réponse à tous ça influe fortement de la même façon pour un abus sexuel, sur la possibilité de pardonner ou pas.

Premièrement, plus l'abuseur est allé loin dans sa façon d'abuser sa victime, plus l'impact sera fort et plus le préjudice aura des conséquences et donc moins la victime arrivera à oublier ce qui est arrivé.

Pour en savoir plus sur les conséquences des abus sexuels, vous pouvez lire le topic suivant :
https://adep.1fr1.net/t61-m3-les-victimes-les-consequences-des-abus-sexuels
Même si certaines victimes oublient l'abus sexuel, si l'impact est fort, l'expérience abusive ressurgit d'une certaine façon quand même. Même si la victime se souvient et essaye de passer à autre chose, elle ne se débarassera pas des conséquences du traumatisme simplement par envie de passer à autre chose.

Comme pour le cas de la bousculade, si on nous blesse durant cette bousculade, nous aurons beau nous dire qu'on veut passer à autre chose, si l'entorse au pied nous fait souffrir, nous empêche de marcher, celà nous empêche de reprendre notre vie comme elle était avant. Nous ne pourrons pas passer à autre chose, nous serons plutôt obligés de nous adapter à cette nouvelle situation et nouvelle condition de vie jusqu'à ce que la blessure guérisse. Un abus sexuel, c'est un peu pareil. Même si on veut reprendre notre vie comme elle était avant, le traumatisme psychologique compliquera le quotidien de la victime qui aura mal au niveau psychologique et l'empêchera de revivre normalement car celà perturbera ses relations sociales et sa vision des choses. Elle ne pourra alors pas reprendre sa vie comme elle l'était, elle sera plutôt obligée de s'adapter à son nouvel état psychologique, jusqu'à ce que le traumatisme guérisse (éventuellement).

Celà rend le pardon donc plus difficile en raison du mauvais souvenir et des conséquences de l'abus sexuel que la victime subit, qui l'obligent à s'y replonger, perturbant sa vie à long terme. Tandis que certains abus légers peuvent parfois être sans conséquences, bien qu'il soit difficile d'anticiper les réactions d'une victime, car celà dépend de nombreux facteurs. Comme la bousculade, si on nous bouscule, il est difficile d'anticiper les conséquences, on peut s'en tirer indemme tout comme on peut heurter un objet qui nous blessera ou autre. Mais si la victime parvient à oublier l'abus et que celà n'a pas eu de conséquences sur sa vie, elle peut donc oublier, reprendre sa vie où elle en était et en quelque sorte pardonner plus facilement.

IV-Le pardon vis à vis des raisons et façons d'agir de l'abuseur

Celà dit après, la victime peut, malgré l'absence de traumatisme, en vouloir à son abuseur pour le tord causé. Mais comme l'exemple de la bousculade, celà dependra d'une part de la rancune de la victime. Certaines sont plus rancunières que d'autres et pardonnent moins facilement. Mais celà dépend aussi du point de vue que la victime aura sur l'abus sexuel vécu. Comme le cas de la bousculade. L'abuseur a-t-il fait exprès de faire du tord à sa victime? La plupart considéreront que oui, mais certains abuseurs sont de bonne foi et considèrent ne pas faire de mal tant qu'ils obtiennent le consentement des enfants notamment. Tandis que d'autres abuseurs non seulement font sciemment du mal aux enfants mais en plus en sont contents, tout comme celui qui bouscule les gens pour le plaisir de dominer et provoquer. L'abuseur en est alors moins pardonnable.

Sinon, une personne qui bouscule, peut nager en plein délire, tout comme un abuseur psychotique qui n'est plus connecté à la réalité. Où comme une personne qui bouscule une autre personne parce qu'elle a elle même été bousculée, certains abuseurs abusent d'enfants en reproduisant les abus sexuels qu'ils ont eux même subis. Si le préjudice commis peut rester fort et difficilement pardonnable en raison notamment des conséquences que celà aura sur les victimes, ces facteurs remettent en cause la responsabilité de l'individu, l'abuseur et celui qui bouscule.
On peut plus pardonner une personne non responsable ou qui n'a pas fait exprès de faire du mal ou qui est elle même victime. Tandis qu'une personne pleinement responsable de ses actes, qui a agi volontairement et n'a pas agi par normalisation de ses influences sera plus dure à pardonner.
Une personne psychotique n'est pas vraiment responsable de son comportement, car elle même, n'a plus toute sa tête, malgré le mal qu'elle aura pu faire, il y aura donc moins de quoi lui en vouloir. Un abuseur qui reproduit les abus sexuels qu'il a vécu parce qu'il normalise ses abus, est moins responsable de ses actes qu'une non victime, car cet abuseur là n'aura fait, en quelque sorte, que ce qu'on lui a appris à faire ce qui aura déclenché une réaction en chaîne un peu comme celle qui fait qu'un type bouscule une autre personne après avoir été, elle même, bousculée. Comme dit plus haut, à défaut d'être une excuse, celà remet en cause sa responsabilité et donc rend le cas plus pardonnable, surtout si on peut modifier structurellement l'abuseur ou le soigner. Soigner sa psychose pourrait l'empêcher de recommencer à abuser d'enfants. Modifier sa structuration afin de faire disparaitre son comportement abusif, qui est le résultat de mauvaises influences et mauvaises éducation, peut aussi empêcher que l'abuseur recommence.

Ensuite il y a la réaction de celui qui est en faute. S'excuse-t-il?
Rien que le fait de s'excuser peut rendre la victime plus encline à pardonner. En effet, si l'abuseur s'excuse, celà veut dire, d'une part, qu'il reconnait sa responsabilité. Ce qui peut déjà déculpabiliser certaines victimes qui du coup en souffrent moins et donc peuvent pardonner moins difficilement.
S'excuser sous-entend aussi que l'individu en tord, regrette le désagrément ou le préjudice causé. Ce qui veut dire à priori qu'il fera en sorte de ne pas recommencer, peut-être même qu'il en a tiré une leçon. Celà peut aussi soulager la victime qui se dit qu'au moins le mal qu'elle a subi n'aura pas été inutile car celà aura permis à une personne qui s'est mal comporté de se remettre en question et qui s'empêchera de refaire du mal aux autres. Voir peut-être même que la personne en faute, en tirera une leçon et donnera l'exemple à ceux qui ne se remettent pas en question. Tout celà donnera plus ou moins un sens à la souffrance de la victime et donner un sens à un mal que l'on vit en essayant d'être optimiste, celà soulage souvent la douleur. Il est en effet particulièrement perturbant quand un drame nous arrive de ne pas comprendre ce drame et de ne pas trouver une justification, en se disant par exemple "pourquoi moi... Je n'ai pas mérité celà... la vie est injuste..." Souvent les gens pensant ainsi, sombrent dans la dépression et dans un cercle vicieux qui fait qu'ils dépriment plus à force de se poser des questions dont ils ne trouvent pas les réponses et moins ils trouvent les réponses, plus ils dépriment. Mais trouver des réponses ou des raisons ou un aspect plus optimiste, diminue donc la dépression, donc la souffrance et permet donc éventuellement parfois de pardonner.

Un autre facteur à prendre en compte vis à vis de la personne en tord, était-ce un accident?
Une personne qui nous bouscule, était-ce un accident? Si oui, il est plus pardonnable et moins responsable du désagrément subi. Même si la bousculade nous a fait tomber et avoir une entorse. On ne lui en tiendra généralement pas autant rigueur si c'est un accident. Nous aurions plus de quoi lui en vouloir si il nous a bousculé volontairement, mais sans vouloir nous blesser. Nous lui en voudrons encore plus si il nous a bousculé volontairement avec l'intention de nous blesser. C'est pareil pour un abus sexuel.
Les mêmes questions se posent alors vis à vis d'un abuseur. A-t-il abusé d'un enfant par accident? L'a-t-il fait sciemment mais pour vouloir se satisfaire sexuellement? L'a-t-il fait dans le but de lui faire sciemment du mal?
Dans le premier cas, même si on n'en entend pas beaucoup parler, le cas est plus pardonnable. Un abuseur peut abuser d'un autre enfant, quand il se découvre une pédophilie tardive et avec un taux d'hormones trop élevé. Ou un dérèglement hormonal, ou un pédophile compulsif qui n'a pas pu retenir ses pulsions. Si l'abuseur s'est alors retenu d'abuser des enfants mais à quand même cédé, il se peut déjà qu'il ait des regrets, voir qu'il se fasse aider pour ne pas recommencer même si ça aurait été mieux de se faire aider pour ne pas passer à l'acte une première fois. Il s'agit donc de cas plus pardonnable qu'un abuseur qui a abusé de plusieurs enfants, sans tenir compte du mal qu'il faisait. Un abuseur compulsif est aussi en quelque sorte victime de ses pulsions, ce qui diminue sa responsabilité vis à vis des abus qu'il a commis. Bien qu'il reste tout de même partiellement responsable car il aurait pu se faire aider plus tôt, bien qu'il arrive malheureusement que les pédophiles compulsifs ne trouvent pas l'aide qu'ils réclament (voir le documentaire du sujet : https://adep.1fr1.net/t58-j5-les-temoignages-des-pedophiles-dans-le-documentaire-de-la-pulsion-a-l-interdit ).
Après il y a les cas d'abuseurs qui abusent donc d'enfants, souvent plusieurs, et se disant qu'ils ne font rien de mal et que les enfants sont consentants.
Il y a aussi ceux qui abusent d'enfants, pas dans le but de faire du mal aux enfants, mais qui savent qu'ils leur font du mal, sans en tenir compte, car leur but est de se soulager sexuellement et égocentriquement.
Et enfin, il y a ceux qui non seulement sont conscients du mal qu'ils font, mais en plus, prennent du plaisir à faire souffrir.
Ces différents cas sont pardonnables à différentes échelles. Car comme dit plus haut, le pardon dépend aussi de l'estime que la victime aura sur son abuseur.
-Si l'abuseur a tenté de se retenir de faire du mal, c'est qu'il n'est pas forcément une mauvaise personne, voir que c'est une victime lui aussi des pulsions pédophiles qu'il a et qu'il n'a pas choisi d'avoir. L'estime de la victime envers son abuseur peut alors remonté. Notamment si il regrette et se fait aider pour ne pas recommencer (comme l'un des cas du documentaire précité).
-Si son abuseur ne se rendait pas compte du mal qu'il faisait, son estime envers lui pour remonter un peu aussi, bien que souvent ces abuseurs s'autopersuadent plus de ne pas faire de mal qu'ils ne pensent réellement ne pas faire de mal.
-Si l'abuseur n'a pas tenu compte du mal qu'il faisait pour satisfaire ses besoins sexuels, l'estime de la victime va baisser, notamment parce qu'il s'agit d'un abuseur particulièrement égocentrique et qui du coup, n'aura pas trop de scrupules à abuser plusieurs enfants et plusieurs fois.
-Si l'abuseur se délecte carrément par domination voir sadisme de faire souffrir ses victimes, l'estime de la victime va encore plus chuter. Car non seulement l'abuseur est égocentrique mais en plus il aime faire du mal, donc il fait encore plus de mal qu'un simple abuseur et il ne se gênera pas pour recommencer lui non plus.

Après c'est le droit le plus strict de la victime de pardonner son abuseur ou pas. Certaines sont plus aptes à pardonner que d'autres. Personne ne peut pardonner à la place de la victime et forcer une victime à pardonner son abuseur. Et celà dépend donc aussi des circonstances puis des conséquences de l'abus sexuels ainsi que de l'estime que la victime aura sur son abuseur.

Un détail qui a son importance aussi, c'est que parfois, la victime ne se rend pas compte que certains de ses problèmes psychologiques sont dûs aux abus sexuels qu'elle a subis. Elle ne fait pas le lien entre les deux et du coup peut moins en vouloir à son abuseur car elle ne le tient dans ce cas pas responsable des conséquences de l'abus sexuels dont elle n'a pas conscience ou qu'elle attribue à d'autres choses ou dont elle ne comprend pas les origines. Du coup, cette victime peut ne pas forcément avoir une mauvaise estime vis à vis de son abuseur et du coup lui pardonner ses abus, ou considérer même qu'elle n'a rien à lui pardonner.
Il en va de même pour les victimes qui normalisent les abus sexuels vécus. Si elles considèrent qu'avoir été abusées était normal, elles en voudront moins à leurs abuseurs et n'auront pas forcément une mauvaise estime d'eux. Ce qui peut les conduire à pardonner plus facilement ou comme dans le cas précédent les amener à considérer qu'il n'y a rien à pardonner, puisque pour elles, avoir été abusées étaient normal, d'où parfois après, la victime qui reproduit les abus sur d'autres enfants.

V-Un cas concret

Si on prend maintenant un cas concret, comme le père incestueux évoqué par Sedna dans les posts précédents.

On ne peut pas d'une part dire si les victimes de cet abuseur sont enclines à pardonner ou pas.
Mais on peut évaluer les circonstances. Le père incestueux s'est montré dominant et égocentrique au point d'abuser ses enfants plusieurs fois pendant une longue période, sans tenir compte du mal qu'il faisait. Il ne les a visiblement pas pénétré, c'est sans doute le seul point que peut le rendre pardonnable, mais avec tout le reste, le pardon est très difficile.
Les victimes en souffrent encore beaucoup et sont encore très perturbées. Les conséquences de ces abus sexuels sont donc très importantes et rendent le pardon particulièrement difficile tant elles ont un impact signifiant et fortement influant sur la vie des victimes, qui ne peuvent pas vivre en tournant la page comme si rien ne leur était arrivé et en faisant abstraction de leur souffrance qui ressurgit fréquemment. La souffrance et les impacts des abus sont donc très importants et ont de très grandes chances, d'empêcher ces victimes de pardonner leur abuseur.

Le pardon, pourrait à la rigueur être faisable suivant les raisons de l'abuseur d'avoir fait du mal et donc de l'estime de ses victimes envers lui.
Mais le père incestueux n'a eu de scrupules que vis à vis du fait qu'il n'ait pas violé ses enfants. Mais visiblement il s'est plus contenté d'attouchements parce qu'il ne ressentait pas le besoin d'aller plus loin. Mais il ne s'est pas fait aider pour mieux se retenir (en supposant qu'il ait été compulsif). Il a abusé de ses enfants plusieurs fois pendant plusieurs années, sous-entendant qu'il n'a jamais eu de regrets ou de remords pour le mal qu'il a fait. Il a toujours imposé ses envies sans tenir compte du mal qu'il faisait, ce qui fait de lui une personne dominante. Il nie sa responsabilité en faisant semblant de ne pas se souvenir. Rien ne dit dans les dires de ses victimes qu'il était psychotique. Donc en bref, ses victimes auront de fortes chances d'avoir une très mauvaise estime de leur abuseur qui n'a pas de regret, ni de remord, qui était dominant et égocentrique, qui a abusé de ses enfants à de nombreuses reprises pendant plusieurs années.

On peut dire que la capacité de la victime à pardonner forme une balance avec les conséquences des abus sexuels et l'estime qu'elle aura de son abuseur.
-Plus sa capacité à pardonner sera forte plus celà pèsera lourd d'un côté et plus la victime pardonnera.
-Plus les conséquences du préjudice seront importantes, combinées avec la mauvaise estime que la victime aura de la personne en tord, plus ça pèsera lourd d'un autre côté et moins la victime pardonnera.

Dans le cas évoqué par Sedna. Les conséquences sont très lourdes et la mauvaise estime envers l'abuseur est très forte aussi. Donc à moins que la victime ne soit vraiment d'un genre extrême à pardonner. Il y a de très fortes chances que la capacité à pardon pèse beaucoup moins lourd que les conséquences et la mauvaise estime, rendant le cas très difficile à pardonner.

https://adep.1fr1.net

Dante (Admin)

Dante (Admin)
Admin

Témoignage sur le pardon, extrait du livre,"pédophilie : prévenir pour protéger", de Latifa Bennari, présidente de l'ange bleu, que je salue au passage.

Je mets d'abord le témoignage que je commenterai plus tard.

"On me demande parfois si j'ai pu pardonner à mon agresseur. Ma réponse est non. Peut-être aurais-je pu lui pardonner s'il avait manifesté des regrets et m'avait demandé mon pardon. Or jamais il ne le fit. Au delà des violences sexuelles que j'ai subies, l'indifférence et l'insensibilité de M à mon égard accentuaient encore ma souffrance. Jamais je ne ressentis chez lui le moindre regret de ses agissements, même en présence d'autres personnes. Il affichait toujours cette image paternelle qui rassurait mon entourage, tranquillisait mon père. Personne ne pouvait se douter de ce que je subissais et que la réalité était aux antipodes de l'image qu'il offrait.

J'ai pourtant refusé de dénoncer les agissements de M, même après notre départ pour l'Algérie, dans l'intérêt de sa famille. Car M était par ailleurs, un bon père de famille. Ses enfants menaient une vie très stable et heureuse et en aucun cas je n'aurais voulu faire quoi que ce soit qui eût pu détruire toute une famille innocente. J'ai seulement fait en sorte, de mettre un terme au calvaire que M avait commencé à faire vivre à une autre petite fille.

J'aurais tant voulu ressentir un signe de regret de sa part, à un moment ou un autre. Mais cette attitude de déni qu'il avait, jusque dans notre dernière entrevue, ne pouvait laisser place au pardon.
Pourtant le pardon est possible dans certains cas, ainsi que je l'ai vu pour de nombreuses victimes. Même si je ne crois pas que le pardon déculpabilise ou déresponsabilise en quelque façon les délinquants sexuels, je crois qu'il est souvent une étape importante pour les deux partie sur le plan psychologique : d'une part pour la victime dans son processus de reconstruction, d'autre part pour le délinquant ou criminel sexuel quand celui-ci est sincère et capable d'une prise de conscience qui contribue à la prévention de la récidive. Le pardon est possible et souhaitable, à mon sens, lorsque l'auteur est exempt de cette perversité qui me semble avoir caractérisé M dans ce qu'il m'a fait endurer personnellement. Au début, comme je l'ai dit, j'avais tendance à projeter la personnalité de M sur tous les auteurs de maltraitance sexuelle. Mon expérience m'a amené à revoir cette manière de penser : si ces auteurs de maltraitance présentent souvent une certaine perturbation, voire quelque perversion, les authentiques sadiques et pervers sont rares d'après mon expérience.

Derrière la façade du monstre, il y a dans bien des cas un être humain qui souffre de ce qu'il ressent pour les enfants et de ce que, parfois sans l'avoir mesuré, il leur a fait subir. La prise de conscience et le désarroi que j'ai constatés chez plusieurs auteurs, lorsqu'ils me semblaient authentiques, ont suscité plus d'une fois chez moi le souhait que leur(s) victime(s) puisse(nt) leur pardonner. Celà dit, le pardon ne se commande pas et ne relève que de la personne victime.

Le pardon est une grâce et un bienfait. Mais il doit être mérité."

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Dante (Admin)

Dante (Admin)
Admin

On me demande parfois si j'ai pu pardonner à mon agresseur. Ma réponse est non. Peut-être aurais-je pu lui pardonner s'il avait manifesté des regrets et m'avait demandé mon pardon. Or jamais il ne le fit.

Déjà en effet, le fait de ne pas l'avoir demandé ou de ne pas avoir montré signe de regret est un facteur qui fait diminuer l'estime que la victime aura envers son abuseur, donc celà rend le pardon plus difficile.

Au delà des violences sexuelles que j'ai subies, l'indifférence et l'insensibilité de M à mon égard accentuaient encore ma souffrance.

Idem, comme je le disais, la souffrance et les conséquences causées par le préjudice subi rend le pardon plus difficile car on peut plus difficilement passer à autre chose quand la souffrance augmente. On a encore donc de quoi en vouloir encore plus à l'abuseur qui a fait du mal volontairement, à long terme et sans en éprouver du regret, faisant encore plus souffrir la victime.

Jamais je ne ressentis chez lui le moindre regret de ses agissements, même en présence d'autres personnes. Il affichait toujours cette image paternelle qui rassurait mon entourage, tranquillisait mon père. Personne ne pouvait se douter de ce que je subissais et que la réalité était aux antipodes de l'image qu'il offrait.

L'abuseur est en plus un habile manipulateur et un hypocrite qui donne une bonne image de lui à son entourage et cachant un esprit vil et pervers. La victime n'en est alors que plus perturbée tant celà augmente sa confusion, son isolation et que personne du coup n'ira la croire. Celà augmente la souffrance de la victime car elle doit mener son combat contre son abuseur seule, qu'elle n'a aucun soutient, voir qu'elle est rabaissée et considérée comme une menteuse. Celà fait qu'il y a encore de plus de quoi en vouloir à l'abuseur qui en plus tire profit de manière perverse à rabaisser sa victime et la réduire à l'état d'impuissance vis à vis de la situation où elle ne peut compter sur personne. Ce qui diminue encore l'estime que la victime aura envers son abuseur, rendant le pardon presque impossible.

J'ai pourtant refusé de dénoncer les agissements de M, même après notre départ pour l'Algérie, dans l'intérêt de sa famille. Car M était par ailleurs, un bon père de famille. Ses enfants menaient une vie très stable et heureuse et en aucun cas je n'aurais voulu faire quoi que ce soit qui eût pu détruire toute une famille innocente. J'ai seulement fait en sorte, de mettre un terme au calvaire que M avait commencé à faire vivre à une autre petite fille.

Il est plus fréquent qu'on le croit que les pédophiles, mêmes les actifs, qui ont des enfants sont de bons pères de famille.
Si c'était bien courageux et faire preuve d'altruisme de ne pas avoir dénoncé l'abuseur, en pensant au reste de la famille. Il est tout de même regrettable que l'abuseur s'en soit sorti et n'ait pas payé le mal qu'il a fait. Non pas qu'il faille se venger mais au moins donner l'exemple d'une société où le mal fait à autrui, surtout à une telle intensité, ne reste pas impuni. Sans compter que dénoncer un abuseur permet parfois d'éviter aussi qu'il fasse d'autres victimes. Mais la victime dont on parle est aussi venu au secour d'une autre victime. Celà est aussi courageux et celà lui permet en même temps de se dire qu'au moins, si elle ne l'a pas dénoncé, elle ne l'a pour autant pas laissé agir à sa guise. Mais celà appartient aussi à la victime de dénoncer son abuseur.

J'aurais tant voulu ressentir un signe de regret de sa part, à un moment ou un autre. Mais cette attitude de déni qu'il avait, jusque dans notre dernière entrevue, ne pouvait laisser place au pardon.

La victime aurait voulu ressentir un signe de regret chez son abuseur, surement parce que celà aurait atténué sa souffrance elle même déjà provoquée par l'abuseur. L'abuseur avait une chance en fait de se racheter un p'tit peu ou du moins de diminuer un p'tit peu la souffrance qu'il a faite endurer à sa victime de manière forte et prolongée. Or il ne l'a pas fait. Remarque celà dit, on ne peut pas forcer une personne à regretter, même si on force une personne à dire qu'elle regrette, même si elle même se force à dire qu'elle regrette, si ce n'est pas sincère, celà pourrait ne pas soulager la victime. Mais la victime a plus de quoi en vouloir à son abuseur, si ce dernier ne s'excuse pas, notamment si celà aurait pu soulager sa douleur, ça fait qu'il y a encore une raison de plus pour avoir de quoi lui en vouloir. D'autant plus que comme dit précédemment, si l'abuseur regrette, celà veut dire parfois, voir souvent, qu'il va faire en sorte de ne pas recommencer, même si certains recommencent quand même, généralement ceux qui ont des scrupules et des regrets évitent de recommencer et n'abusent pas d'enfants autant que ceux qui sont sans scrupules. Ce pédophile pervers (je rappelle que ce n'est pas un pléonasme) qui a abusé de sa victime en usant de manipulation, voir de coercition et de force, pendant des années, n'est à l'évidence pas du genre à avoir des regrets, car il ne s'est en rien retenu pendant longtemps et ne s'est pas gêné pour manquer fortement de respect envers sa victime en la plongeant presque sadiquement dans une situation où elle est rabaissée sans cesse, démontrant clairement qu'il est sans scrupule et donc sans regret. Mais un abuseur qui regrette sincèrement peut au moins réaliser le mal qu'il a fait et éviter de recommencer, ce qui augmente l'estime que la victime peut avoir envers lui et rendre le pardon plus accessible.

Pourtant le pardon est possible dans certains cas, ainsi que je l'ai vu pour de nombreuses victimes. Même si je ne crois pas que le pardon déculpabilise ou déresponsabilise en quelque façon les délinquants sexuels,

Bah, un peu quand même. Quand on pardonne, c'est aussi parfois qu'on ne tient pas ou plus rigueur la personne qui nous a causé du tord. Donc celà permet justement à cette dernière de soulager sa conscience (donc de déculpabiliser), voir parfois de se dire que si on lui a pardonné, c'est qu'elle peut recommencer, la prochaine fois on lui pardonnera encore et ainsi de suite...
Certains pourraient se dire que si on leur pardonne, celà les décharge de leurs responsabilités aussi. Car ils pourraient se dire qu'ils n'ont rien fait de mal. Mais celà serait une mauvaise interprêtation de leur part (surement volontaire), car si ils n'ont rien fait de mal, c'est plutôt qu'il n'y a rien à pardonner, or si on leur pardonne, c'est qu'un tord aura tout de même été causé. Un tord dont ils ont une certaine responsabilité.

je crois qu'il est souvent une étape importante pour les deux partie sur le plan psychologique : d'une part pour la victime dans son processus de reconstruction,

Oui. Comme je l'ai dit dans le topic d'échange avec une victime. Souvent on passe par plusieurs étapes lorsque ce genre de drame nous arrive.
-Le déni/refus que ce soit arrivé
-Le marchandage/négociation avec la réalité
-Colère/haine envers soi même ou les autres
-Tristesse/dépression et difficultés à vivre avec
-Acceptation/début d'adaptation à la nouvelle situation

Pardonner, et que l'abuseur demande pardon, permet de mieux franchir ces étapes. L'abuseur qui demande pardon permet à la victime de mieux réaliser ce qui est arrivé et donc de franchir l'étape du déni voir du marchandage. En effet, si l'abuseur ne s'excuse pas, voir réfute ce qui est arrivé, la victime pourrait avoir du mal à réaliser ce qui est arrivé et rester coincée à l'étape du refus et du marchandage. Pardonner son abuseur peut aussi dans certains cas aider la victime à passer à autres choses et franchir l'étape de la colère et la haine, car elles pourraient alors diminuer, bien qu'elles soient dans un premier temps nécessaires au processus et se doivent d'être évacuées. Mais celà soulage tout de même la haine qui d'une certaine manière, notamment si elle dure trop longtemps, est autodestructrice. Elle pousse à une colère généralisée qui perturbe l'intégration de la victime dans la société et parfois la victime s'adonne alors à des addictions souvent mauvaises. On rappelle que l'amour rend aveugle, il en va de même pour la haine, voir encore plus pour la haine, qui du coup empêche la victime (et n'importe qui) d'être lucide et donc de se reconstruire sur de bonnes bases et d'avancer de manière contructives.
Par ailleurs, la demande de pardon de l'abuseur permet à la victime de se déculpabiliser. Car celà met en valeur le fait que l'abuseur reconnait ses tords et sa responsabilité vis à vis de ce qu'il a fait et donc enlève parfois un poids difficile à porter pour la victime. Il arrive en effet assez souvent que les abuseurs pervers s'arrangent pour que ce soient les victimes qui portent le poids des responsabilités en s'arrangeant subtilement pour que la victime s'offre à l'abuseur.

d'autre part pour le délinquant ou criminel sexuel quand celui-ci est sincère et capable d'une prise de conscience qui contribue à la prévention de la récidive.
Le pardon est possible et souhaitable, à mon sens, lorsque l'auteur est exempt de cette perversité qui me semble avoir caractérisé M dans ce qu'il m'a fait endurer personnellement.

La perversion qui consiste à manipuler sa victime et faire passer ses envies en premier plan au détriment de la prise en compte des envies de l'autre, est souvent aussi qualifiée d'égocentrique, car l'individu pense à lui avant tout, comme tout le monde me direz vous, mais les pervers ne tiennent pas compte de l'autre. On peut penser avant tout à soi, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'a pas une conscience qui nous dit et nous empêche de tenir compte de ce que l'autre veut ou ne veut pas et des conséquences de nos actes.
Souvent les pervers de ce genre, comme l'abuseur dont il est question:
-Soit ils ont conscience du mal qu'ils font mais ils n'en tiennent pas compte voir s'en moquent. Ils sont tellement égocentriques que le mal qu'ils font leur indiffère.
-Soit, ils ont conscience du mal qu'ils font, mais s'autopersuadent du contraire pour soulager leur conscience en obtenant par exemple le consentement de l'enfant. Ils se disent que sous certaines conditions, ils ne font pas de mal. Souvent ils prennent en compte, comme tout le monde d'ailleurs, des facteurs qui leur donnent raisons de penser comme ils veulent penser et mettent à l'écart les facteurs qui remettent en cause ce qu'ils veulent croire et préfèrent ne pas se poser la question ou se la posent mais en se répétant les arguments (toujours basés sur les facteurs qui les arrangent) qui vont en leurs faveurs.
-Il y a aussi le cas de psychopathes qui n'ont pas de conscience et sont incapables de distinguer le bien et le mal. Mais là, il s'agit souvent dans ces cas là de maladies mentales voir de tares.
Dans le premier cas, effectivement comme c'est le cas de M, le pardon est très difficile, car ces individus là, même si on leur fait comprendre que ce qu'ils font est mal, ils s'en moquent et souvent le réalise déjà. Mais dans le deuxième cas, c'est un peu plus gérable. L'individu, bien qu'il endorme sa conscience, essaye de se donner bonne conscience. Il a plus de scrupules et plus de conscience et est donc plus récupérable et plus apte à réaliser le mal qu'il fait et surtout à en tenir compte et se remettre en question. En effet, déjà si il essaye de soulager sa conscience en obtenant le consentement de l'enfant par exemple, c'est déjà en quelque sorte une remise en question et une certaine forme de conscience. Cette capacité de se remettre en question et le fait d'avoir plus de conscience que le premier cas peut aider l'individu à changer son point de vue et donc effectivement à éviter les récidives.

Au début, comme je l'ai dit, j'avais tendance à projeter la personnalité de M sur tous les auteurs de maltraitance sexuelle.

Ce n'est pas étonnant, beaucoup font pareil. En revanche, rares sont ceux qui reconnaissent avoir eu tords et qui réalisent qu'il vaut mieux dire la vérité afin de trouver de meilleures solutions. La plupart des gens cherchent plutôt à faire circuler ceux qu'ils veulent que la vérité soit au lieu de la vraie vérité. Comme dit plus haut, ils ne tiennent compte que des facteurs qui correspondent à ce qu'ils veulent que la réalité soit. Pierre Mailloux, grand expert en pédophilie (soit disant), en est le parfait exemple, mais il est loin d'être le seul. Latifa Bennari semble vraiment faire exception.

Mon expérience m'a amené à revoir cette manière de penser : si ces auteurs de maltraitance présentent souvent une certaine perturbation, voire quelque perversion, les authentiques sadiques et pervers sont rares d'après mon expérience.

Si je suis d'accord que les violeurs d'enfants sadiques sont rares, qu'est-ce qu'elle appelle "authentique pervers"? Un pédophile pervers est un individu qui pervertit l'esprit de l'enfant et le pousse à adopter son point de vue sur les pratiques sexuelles afin d'en tirer un profit égocentrique. Et ceux là par contre sont très fréquents. Voir les sujets suivants sur les pédophiles pervers :
https://adep.1fr1.net/t66-e41-les-differents-types-de-pedophiles-les-pedophiles-pervers-autobiographie-d-un-pedophile-pervers
https://adep.1fr1.net/t67-e42-les-differents-types-de-pedophiles-les-pedophiles-pervers-la-perversion-pedophile-qu-est-ce-que-c-est

Derrière la façade du monstre, il y a dans bien des cas un être humain qui souffre de ce qu'il ressent pour les enfants et de ce que, parfois sans l'avoir mesuré, il leur a fait subir.

Oui. J'en parle dans le sujet du pourquoi des pédophiles non assumés dont voici le lien :
https://adep.1fr1.net/t29-e31-les-differents-types-de-pedophiles-les-pedophiles-non-assumes-pourquoi
En effet les pédophiles ne choisissent pas d'être sexuellement attirés par les enfants et un grand nombre d'entre eux en souffrent. Beaucoup ont des fantasmes et des envies (pas pareilles) qu'ils ne peuvent pas mettre en pratique. Certains notamment ceux qui n'assument pas leur pédophilie, n'ont pas beaucoup de sentiments envers les enfants et leurs attractions envers eux ne se résument qu'à des envies de sexe, ce qui leur est interdit. Non seulement ils n'ont pas le droit de passer aux actes mais en plus ils ne peuvent vivre de relations d'amour et sentimentales puisqu'ils n'ont pas de sentiments pour les enfants. Mais plusieurs facteurs sont à prendre en compte et certains font que des pédophiles souffrent plus que d'autres etc...
Ils sont eux même victimes de leurs attractions envers les enfants qu'ils ne choisissent pas.
Après, passer à l'acte avec les enfants est un choix, mais il faut tenir compte aussi des facteurs qui ont poussé l'individu à choisir voir des choix qu'il a eu. Ces facteurs qui influent sur le choix de l'individu, et qui parfois le pousse à passer à l'acte, ne sont pas à prendre à la légère. Celà ne fait pas forcément d'eux des êtres foncièrement mauvais. Comme on dit aussi, rien n'est absolu. Les pédosexuels ne sont pas tout noirs et les non pédophiles ne sont pas tout blancs, il y a surtout du gris, il faut tenir compte aussi donc de la couleur de ce gris, est-il plutot sombre ou clair?
Voir donc le sujet précité et les pourquoi des passages aux actes :
https://adep.1fr1.net/t34-f4-les-pedocriminels-passages-a-l-acte-comment-et-pourquoi

La prise de conscience et le désarroi que j'ai constatés chez plusieurs auteurs, lorsqu'ils me semblaient authentiques, ont suscité plus d'une fois chez moi le souhait que leur(s) victime(s) puisse(nt) leur pardonner.

Ce serait mieux en effet, comme Mme Bennari le dit plus haut, pour que chacun puisse avancer. Celà permettrait aussi à l'abuseur d'obtenir la rédemption et parfois, notamment si il est sincère, lui donner le courage de poursuivre ses efforts pour contenir ses éventuelles pulsions. Celà peut aussi le soulager, car certains d'entre eux, culpabilisent du mal qu'ils ont fait, en raison notamment de pulsions qu'ils n'ont pas su contenir. Ils aimeraient parfois se dire qu'ils ne sont pas mauvais et obtenir le pardon de leurs victimes peut les aider dans cette démarche. Rejeter les pédosexuels qui n'ont pas su voir pas pu contenir leurs pulsions sexuelles est un facteur aggravant la récidive. Celà ne donne pas envie aux pédosexuels de se faire aider à contenir leurs pulsions. Surtout que ce n'est pas facile du tout, les pulsions sexuelles ne sont pas de simples envies que l'ont met à l'écart et dont on fait facilement abstraction. Il s'agit aussi d'hormones qui gèrent le corps et surtout le cerveau et le comportement. On ne s'en débarrasse souvent pas comme on veut.
Voir les sujets sur les pédophiles compulsifs :
https://adep.1fr1.net/t19-d2-cas-soignables-pedophiles-compulsifs
Et sur les dérèglements hormonaux :
https://adep.1fr1.net/t84-d3-cas-soignables-dereglement-hormonale
Rejeter, insulter, mépriser un pédophile ou un pédosexuel compulsif a de fortes chances de lui donner envie d'être méchant et de faire du mal. Certains parfois se disent "quoi que je fasse, ils disent que je suis un monstre et ils me lancent des pierres, alors pourquoi continuerai-je mes efforts, puisqu'en me retenant je suis traité comme un monstre alors qu'en ne me retenant pas, je suis traité comme un monstre aussi, mais au moins je serai un monstre qui souffre moins de ses pulsions." Latifa Bennari le dit bien d'ailleurs "à force de jeter des pierres à un gentil chien, tout gentil qu'il est, il finira par mordre".

Celà dit, le pardon ne se commande pas et ne relève que de la personne victime.
Le pardon est une grâce et un bienfait. Mais il doit être mérité.

Le pardon est un choix que la victime se doit d'avoir, qui ne doit pas être imposé et devrait plutôt être mérité, je suis d'accord. Mais ce n'est pas toujours le cas. Certaines victimes pardonnent facilement des abuseurs qui ne le méritent pas. Certains abuseurs qui font de gros efforts et cherchent à se faire pardonner ne l'obtiennent pas forcément, ce qui est compréhensible mais néanmoins regrettable (je rappelle que compréhensible n'est pas synonyme d'acceptable).
Le sujet étant le pardon, on n'est pas obligé de se restreindre qu'aux abus sexuels. Premier exemple qui me vient à l'esprit. Un mari infidèle, sa femme peut lui pardonner de l'avoir trompé une fois. Le mari la trompe une deuxième fois, sa femme le pardonne à nouveau. Mais est-ce que ces pardons plutôt excessifs sont mérités? Selon moi non. Mais celà reste le droit le plus stricte de la victime, d'infidélité dans ce cas présent, de pardonner la personne en tord.

Un petit détail sur lequel il faudrait peut-être faire attention aussi. Si une victime en veut très fortement à son abuseur et que ce dernier fait tout pour se faire pardonner, la victime peut se dire "je serais un monstre moi aussi de ne pas lui pardonner", alors elle peut en arriver à lui dire qu'elle lui pardonne. Mais si ce n'est pas sincère? La victime pourrait en souffrir d'avantage d'avoir donné le pardon à une personne qu'elle ne pardonne en fait pas du tout. Mais dire qu'elle lui pardonne, même si ce n'est pas sincère, peut soulager aussi sa conscience et sa colère et donc moins la faire souffrir. Difficile à dire. Mais je pense que le pardon doit rester un choix sincère.

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