Quelques extraits du livre "qu'est-ce que la pédophilie?" de Serge André et Guidino Gosselin, deux psychanalystes. Ce livre se base sur l'autobiographie d'un pédophile pédosexuel (donc actif), boylover préférentiel donc non exclusif, assumé, séducteur pervers, de bonne foi. Pour mieux connaître la classification des pédophiles, vous pouvez vous orienter sur le topic suivant :
https://adep.1fr1.net/t53-e0-les-differents-types-de-pedophiles-classification-des-pedophiles
Je poste d'abord les extraits que je commenterai après. Ces extraits sont donc des extraits de cet autobiographie de pédophile pervers, commentés par les deux psychanalystes.
Il a été condamné pour pédophilie, a 66ans et est en prison.
Au collège, il découvre les amitiés particulières. Les amitiés particulières sont des relations entre deux enfants, souvent deux garçons d'âge différent, qui expérimentent ensembles leurs sexualités à travers des rapports physiques voir sexuels.
Sa mère, "très possessive et protectrice ne voulant pas me laisser au jardin d'enfants, car elle voulait me garder auprès d'elle le plus longtemps possible". Ce qui lui permet de s'identifier au phallus susceptible de combler le manque de l'autre, de s'instituer comme seul et unique objet possible au désir de la mère.
J'accompagnais l'élue ouvrière du jour de ma mère dans ma chambre où elle me lavait dans un tub mais aussi me masturbait et suçait mon zizi. J'y prenais un vif plaisir. Je ne demandais rien mais j'étais ravi qu'elle recommence plusieurs fois. L'une après l'autre, elles se firent mettre à la porte. Heureusement , ma mère en engageait d'autres dont plusieurs me firent les mêmes douceurs que celles qui avaient quitté l'atelier. Etant enfant unique ultra protégé, je n'avais aucun contact avec les autres enfants de mon âge.
Je suis persuadé que j'étais déjà pédophile dès mon enfance. Lorsque certaines clientes de ma mère venaient avec leurs jeunes enfants, on me chargeait de m'occuper d'eu. J'aimais beaucoup m'occuper des petits, sans que nos jeux aient la moindre connotation sexuelle, et j'entends encore les clientes s'exclamer : "comme il aime les petits! Comme il s'en occupe bien! On voit qu'il aime les enfants!"
En effet, j'étais attiré par les enfants plus jeunes que moi, j'étais doux et tendre, détestais la bagarre et la violence en général.
Le deuxième évènement inscrit une relation de jouissance adulte-enfant comme naturelle et par conséquent renforce son caractère universel.
"Je surpris un jour une conversation entre ma mère et une voisine. Celle-ci indignée, lui racontait que la fruitière, qui venait d'avoir un bébé, lui avait expliqué innocemment qu'elle masturbait son petit garçon chaque fois qu'elle lui donnait le sein..."
La masturbation des bébés par leur mère ou leur nourrice au cours de l'allaitement ou au moment du coucher était une pratique assez courante sous l'ancien régime, selon certains historiens des meorus familiales (Philippe Ariès, Jos Van Ussel...). Le silence de la mère pourrait donner à l'acte un aspect naturel.
Le regard deviendra son principal objet a cause du désir de voir et être vu.
A la fois il permet métaphoriquement de voir le sexe de la mère comme manquant et de se protéger de l'angoisse de castration en l'affublant d'un pénis imaginaire.
Les superlatifs du discours pervers : gros testicules, très développé, confirment cette volonté d'affirmer un plus capable de combler le manque et le vide.
La première découverte de son sperme déclenche non seulement une interrogation mais aussi un conflit moral, une lutte contre l'interdit culturel (la religion) et l'impératif naturel. Il en résultera une éthique singulière qui va l'obliger toute sa vie à transgresser la loi.
La répétition compulsive de la masturbation entraine une diminution de sperme qui a pour effet d'augmenter son angoisse et sa culpabilité, mais ne freine pas son désir d'atteindre la jouissance.
La sévérité de la pénitence ne laissait aucun doute sur la gravité de la faute et les commentaires la rendaient encore plus effroyable : gaspiller la bonne semence du bon dieu équivalait à tuer à chaque fois une masse d'enfants et conduisait tout droit en enfer.
Il est au comble de sa joie lorsqu'il découvre un de ses rares copains, continent et moralisateur, en train de se masturber réciproquement avec un adolescent plus âgé. Si cette expérience confère à la masturbation un caractère banal et universel, elle renforce aussi le côté naturel et innocent.Le collège devient ainsi pour lui, le lieu de la réalité tangible de la duplicité. On y apprend le double jeu de la nique à la société.
Vers ses 14ans, les filles l'attirent autant que les garçons : Curieusement, j'étais séduit pas les filles qui ne ressemblaient pas à des garçons, c'est à dire celles qui avaient des seins déjà bien développés, mais très vite, il déchante, sa première tentative d'approche échoue.
Il se fait rabrouer et rationnalise alors sa préférence avec les garçons. Je trouvais les garçons tellement plus simples. Ils avaient envie de sexe? Et bien on y allait. Ils n'avaient pas envie? On se le disait franchement et on ne se faisait pas la tête pour ça. D'autant mieux que si, une heure après, on changeait d'avis, on se le disait et en avant pour la branlette!
Comme quoi, l'auteur se trompe peut-être quand il affirme que le pédophile n'aime que les phallus. D'autant plus qu'il est déçu des rapports avec les filles, non pas parce qu'elles n'ont pas de phallus, mais parce qu'elles sont trop religieuses et trop réfractères aux plaisirs sexuels.
Son échec avec les filles s'explique en partie par son incapacité à tenir compte du désir de l'autre. Il est constamment guidé par sa seule volonté de jouissance.
Ses gouts le portent vers les enfants aux allures ambivalentes. Le pédophile s'intéresse aux corps féminisés mais pourvus d'un fétiche : la verge.
Avec de tels personnages dans de pareilles conditions, il s'avère difficile voir impossible de faire la part entre la réalité et le fantasme.
Très vite le frère ainé vient le rejoindre dans sa chambre pour s'adonner à une masturbation mutuelle; il est suivi le lendemain par le jeune étranger avec lequel il se livre aux étreintes, à la masturbation et à la redécouverte de la fellation. Le récit par lequel le sujet se présente à nous (et à la postérité) ressemble de plus en plus à un scénario pronographique.
La petite soeur de 8ans l'attend nue sur son lit, et l'invite à copuler mais vertueusement indigné, il l'a chasse de la chambre. Son refus amènera les repproches du grand frère de n'avoir pas honoré sa soeur comme il convenait. Il lui confiera alors que tout ce petit monde se livrait déjà, depuis fort longtemps, à des orgies collectives. Il s'agit de fantasmes devenant réalité, dûes à l'hypersexualisation ambiante.
Du concours de zizi à l'initiation à la zoophilie avec les cochons ou à la fellaton par les veaux, tout se passe de la manière la plus naturelle du monde.
A leur contact, je mesurais à quel point mon éducation citadine et religieuse m'avait compliqué la vie jusque là. Avec eux tout était simple, ouvert, franc, joyeux... Ils auraient été bien étonnés et incrédules, et ils auraient bien ri, si on leur avait parlé d perversion ou déviation, car ils avaient la vraie innocence de l'enfant qui consiste à ne pas voir le mal où il n'est pas.
Devant la béance du sexe de la mère, le pervers posera une verleugnung, un démenti. Il affirmera de manière paradoxale qu'elle est effectivement chatrée, l'affublant ainsi d'un pénis imaginaire, afin de se protéger de l'angoisse de castration.
Hanté par la fantasme de la mère phallique, le pervers se condamne par avance à entretenir une économie désirante, sinon impossible, du moins torturante avec les femmes.
Sa relation avec son épouse se situe toujours sur le plan d'un amour idéalisé alors que son désir de jouissance, il l'apaise par la masturbation.
N'étant pas parvenu à entrainer sa femme dans son fantasme pervers, il critique son incapacité à satisfaire ses modes de jouissance préférentiels. "Les garçons d'autres fois, s'y prenaient avec cent fois plus d'habileté", mais c'était à cause de l'éducation religieuse et rigoriste qu'elle avait reçu. Mais cette pensée m'incitait nullement à reprendre ce genre d'activité qui, pour moi, était une page définitivement tournée." Moyen de se convaincre de sa normalité mais surtout de dégager entièrement sa responsabilité dans l'échec conjugal.
Tombé en depression, il constate à nouveau son attirance pour les garçons. Affolé par cette découverte, il se précipite chez un psychiatre qui l'hospitalise et le soumet à un traitement médicamenteux. A sa sortie, il entreprend une thérapie conversationnelle qui durera plusieurs années avec un médecin qui le rassure en lui disant que des milliers d'hommes étaient attirés par les jeunes garçons et que la pédophilie pouvait avoir de conséquences nocives pour les enfants, puisque ceux-ci étaient demandeurs et consentants et que les rapports se réalisaient dans la douceur.
Le thérapeute aurait décrété la pédophilie comme étant inné et incurable ; il devait donc apprendre à vivre avec, sans culpabilité, puisqu'il n'en était pas responsable.
Il révèle à son épouse son attirance pour les enfants. Elle réagit très mal et très violemment, pour elle, un enfant était sacré, il n'était pas question de le toucher. Il tente de la convaincre en l'emmenant voir "mort à Venise". L'échec se révèle cuisant. Elle lui reproche de l'avoir piégé avec ce film qui la choque profondément. Cette volonté de convaincre l'autre et d'essayer de lui faire endosser son propre fantasme fait partie intégrante du calcul pervers.
Ma bisexualité était comblée au delà de toute espérance ; j'avais un amant jeune, merveilleusement beau et prodigieusement sensuel et une épouse jolie, de plus en plus coopérative, et que j'aimais profondément. Expression qui révèle, une fois encore, une dichotomie que le pervers fait entre l'amour et le désir.
A l'appui d'une lecture style Kinsey ou Master et Johnson normalisant la pratique de la masturbation chez l'enfant et sachant son épouse encore très bloquée au plan sexuel, il se fait un devoir d'initier son fils.
Le pédophile aime se référer à des ouvrages scientifiques psychanalytiques ou historiques ; il en extrait les passages qui justifient ses modes de jouissances et ignore superbement ce qui ne convient pas à ses désirs. Notre pédophile revendique donc sa passion profonde de la paternité au nom de la jouissance en opposition farouche à la paternité légale qui n'est que castratrice. A ses yeux, cet amour passionnel et sensuel protège l'enfant d'une mère séductrice qui dérobe au père sa part érotique et risque par ses manoeuvres de féminiser le garçon et de réduire sa jouissance. Amener son fils à cette jouissance sans limité entraîne ce dernier dans la culpabilité : il a accompli avec son père une chose interdite. Il n'en dira mot à sa mère pressentant quelle aurait été sa réaction.
Il nous arrivait certes de nous masturber ensemble, mais nous partagions un bien plus grand nombre d'activités : Bicyclette, visites de musées, balades en forêts etc... Cette dimension pédagogique chère au pédophile reste ignorée du public qui ne voit en lui qu'un violeur. Tenir compte de sa passion pour la paternité aiderait certainement à mieux protéger et informer les enfants et à envisager de meilleures remédiations.
Son fils de 24ans est condamné pour des actes de pédophile vis à vis de gamines de 12 à 14ans.
Il subit les reproches de son fils avec une totale incompréhension, figé irrémédiablement dans sa bonne foi. La rancoeur de son fils ne peut provenir que d'une manoeuvre de son avocate. Il soustrait entièrement sa responsabilité en déclarant, qu'à vingt six ans, celui-ci ne pouvait plus subir l'influence de son père.
Procédé habituel du pédophile qui, toujours, renvoie la responsabilité sur l'autre (avocate) en se mettant ainsi hors cause.
Il n'y a chez lui ni sentiment amoureux ni fidélité. Ils n'apparaissent pas non plus comme des éléments qui focalisent son désir, mais se trouvent réduits à être des noms, des traits couchés un par un sur une liste, de simples signifiants interchangeables, moyens pour atteindre à la jouissance et faire endosser son propre fantasme.
S'il se sent déjà attirés par les enfants de 6/7ans, les réelles relations affectives et sexuelles ne débutent que lorsque ceux-ci atteignent 10ans et se termineront obligatoirement vers seize ans, au moment où se confirme la masulinité.
Il reste donc fixé à des corps féminisés munis d'un pénis, objet fétiche le protégeant de la menace de la castration, d'où son intérêt pour les beaux enfants graciles, aux cheveux bouclés et à l'allure féminine.
Les parents décrits par le pédophile ou par la voix de l'enfant semblent dévalorisés de manière caricaturale. Cette dévalorisation, même si elle comporte des éléments objectifs, permet au pédophile d'expliquer l'attirance des enfants à son égard. Nous ne devons pas ignorer la capacité d'écoute, sa tolérance, ses qualités pédagogiques et sa disponibilité.
Elles en font un redoutable séducteur pour des enfants en carence affective ou victimes d'incompréhension parentale.
Maintes fois à travers son récit, apparait la figure du père. Il en conteste la fonction symbolique, la représentation de la loi qui castre l'enfant . Continuellement , il la conteste , la transgresse, avec le souci perpétuel d'imposer la sienne.
Sa jouissance réside dans ce franchissement . Il a besoin du regard médusé d'un témoin. N'est-ce pas là le but de son manuscrit : lancer un défi à des spécialistes et tenter de leur faire accéder à une jouissance dont il a la maitrise?
Le pervers veut troubler l'autre, l'égarer hors de ses repères. Chaque nouvelle expérience fait figure de débauche. L'autre se trouve extrait de son système de valeurs par une jouissance dont le pervers se veut l'initiateur.
Les amants adoptent son éthique de transgression de la loi au profit de la loi naturelle. Ils se plaignent du manque d'affection de leurs parents, du conservatisme puritain de leurs mères et de la tyrannie bornée de leurs pères. Ils se révolteront, sous l'influence du pédophile, contre tout ce qui représente le discours du maître, les éducateurs, la religion, la morale sociale, revendiquant la liberté absolue et la fin de l'hypocrisie.
La bascule en miroir ("ça me fait plaisir que tu sois d'accord avec moi") permet au pédophile de se convaincre qu'il n'est pas l'initiateur ; il ne suit que les désirs de l'enfant, pense-t-il. Subtilement, il se débarrasse de sa culpabilité pour la faire endosser par l'autre.
L'humour corrosif et iconoclaste de l'amant démontre à suffisance combien il a intégré le fantasme de son maître. "De quoi ils se mêlaient ces flics...La religion pour moi, c'est terminé... Je veux bien qu'on me donne des conseils comme tu le fais, pas qu'on m'impose la morale des autres..." Ca, c'était A., l'insoumis, l'indomptable, solidement ancré dans une amoralité totale. Quel caractère! Quelle personnalité!
Non seulement il signale l'amoralité de A., mais au lieu d'en freiner les excès, il en jouit, trop heureux d'avoir rallié l'enfant à son discours.
M. exprime plus maladroitement le même avis lorsque notre pédophile lui demande de la prudence au niveau de leurs relations : "Que faisons de mal? Je t'aime et tu m'aimes, je te fais plaisir, tu me fais plaisir, c'est pas merveilleux, ça? Et on nous dit "aimez vous les uns les autres". Que faisons nous d'autres? Ces lois sont connes et ceux qui les ont faites sont encore plus cons : ils ne comprennent rien à l'amour et ils se mêlent de dire aux gens ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire." J'étais ravi de réaction vigoureuse, mais il me fallut beaucoup de caresses et de baisers pour calmer sa légitime colère.
Cette exigence du secret nourrit la culpabilité de l'enfant qui y ressent la force de l'interdit.
L'argumentation de notre pédophile peut paraître simpliste et cynique. Nous la recevons pour comprendre sa position du sujet, saisir ses rationalisations qui lui permettent de se convaincre que l'autre est demandeur. C'est la dialectique de l'arroseur arosé, l'initiateur initié, le violeur violé. Il se réfère à des sources éthnographique connues, comme la polynésie et la Grèce antique.
Ces minitieux calculs et ces descriptions interminables suscitent chez les lecteurs l'étonnement, le dégoût et finalement comme tous les récits de ce genre, comme Sade, l'ennui à répétition. Le pervers n'en a cure tant son souci de tout dire est impérieux.
Le pédophile estime que l'initiative de la séduction appartient toujours à l'enfant, lui se contente d'y répondre.
Si des carences dans les relations avec les parents poussent parfois l'enfant à rechercher l'affection d'un adulte, il appartient à ce dernier d'en fixer les limites et d'en expliquer les impasses. Le pédophile, s'il ne suscite pas toujours lui-même la rencontre se montre accueillant à satisfaire ces demandes.
Une réelle passion amoureuse peut ainsi prendre naissance sans que le jeune réalise qu'il est victime de la jouissance perverse.
Ma rencontre avec A. Je ne le regardais pas, j'étais à cent lieues de penser aux enfants, tout absorbé que j'étais dans les titres de mon journal. C'est lui qui s'est retourné intensément et m'avait adressé la parole comme une vraie interpellation.
Masqué dans le fantasme du névrosé, l'objet A regard du désir, est objectivement présent chez le pervers. En tant que porteur de regard, l'enfant devient partenaire et complice de l'acte pervers.
Le côté respectable des parents, organisateurs d'une manifestation importante , ajoute sans doute un piment au désir du pervers : séduire l'enfant et l'extraire de ce milieu de respectabilité pour l'amener à la jouissance accentue l'aspect débauche dont il a la maîtrise.
Certes les visites de A me comblaient de joie, mais je m'étais toujours contenté de lui caresser les cheveux et de l'embrasser sur la joue. "Et toi, tu n'as pas peur puisque tu es venu" qu'il lui dit (l'hameçon est lancé, le piège imaginaire est dressé, il ne reste plus qu'à ferrer sa proie).
Son récit tend à nous prouver qu'il se contente de répondre au désir de l'enfant et à son passage à l'acte. Dégageant complètement sa responsabilité, il se présente comme une victime consentante.
Dans l'entourage de ses amants, les adolescents collectionnent les revues pornographiques, parfois les découvrent chez le pédophile. Elles initient à de nouvelles pratiques érotiques et mise en acte.
La photo, films, revues pédophiliques jouent un rôle prépondérant chez la majorité des pédophiles. Ils leur permet non seulement de satisfaire leurs fantasmes au moyen de la masturbation mais aussi correspondent aussi à leur désir exhibitionniste de se montrer en compagnie d'enfants et d'autres pédophiles par la voie d'internet.
Il y a une nécessité chez le pervers de vivre en réseau, manière de partager leurs fantasmes, d'échanger leurs adresses, mais surtout d'échapper à leurs angoisses de solitude. Lors d'arrestation, ces éléments constituent souvent des preuves.
Si le sadisme ne révèle quasiment jamais du passage à l'acte chez le pédophile il peut faire partie de ses fantasmes comme chez beaucoup de sujets.
Il encourage chacun des protagonistes à lui faire des confidences sur les ébats à l'insu des parents. Chacun se retrouve ainsi dépositaire d'un secret concernant l'autre. Cette situation réjouit le pervers ; ce secret s'affirme d'autant plus culpabilisant qu'il doit absolument être gardé vis à vis des parents.
Un jour A. tout en triant des timbres me dit soudain, "ne dis pas à maman que je suis venu".
La culpabilité de l'enfant se trouve alors accrue lorsque le pédophile l'exhorte à garder leurs relations secrètes.
A la culpabilité vis à vis des parents s'ajoute éventuellement à l'origine de l'enfermemement carcéral de la personne qu'il aime.
A cause de l'impensable de la chose, ce sentiment reste étranger aux parents, blessés d'être dépossédés de cet amour au profit d'un être ignoble.
Et enfin cette culpabilité atteint son paroxysme dans le rappel de l'interdit de la société.
Le pédophile déclare l'enfant demandeur et dragueur et explique ce comportement par une carence affective vécue au sein de la famille. Ca arrive en effet.
Non reconnu comme sujet, placé dans un rôle d'objet afin de reconnaître le narcissisme parental, l'enfant se sent dévalorisé. Il en éprouve une impression d'incompréhension au niveau de ses sentiments, de ses peines, de ses amours, de sa sexualité.
Refusant d'obéir à la loi familiale autoritaire et absurde, il recherche auprès du pédophile une image de bon père qui explique les choses sans se fâcher et lui permet de s'exprimer.
"pervers polymorphe", l'enfant voit sa sexualité brimée par la société, la loi, la morale, l'église. Toutes ces instances castratrices et culpabilisantes entrainent la dissimulation et l'hypocrisie.
Le pédophile compense les manques du père, revendique les droits de la mère à une sensualité vis à vis de l'enfant.
Grâce à son éthique naturelle, il se voue donc à désinhiber l'enfant et lui permet d'explorer l'empire des sens.
Il s'affirme aussi pour l'enfant comme un éducateur platonicien.
Le pédophile est convaincu que son discours et sa tolérance vont favoriser l'équilibre psychologique et l'épanouissement de l'enfant.
Contrairement à l'idée répandue, le pédophile ne relève pas de l'homosexualité.
L'objet qui satisfait sa pulsion est un corps de "femme" muni d'un fétiche, le pénis, voilant la castration.
L'orientation hétérosexuelle de ses amants fournit au pédophile une double satisfaction. D'une part elle permet la rupture avec un amant qui physiquement ne l'intéresse plus et d'autre part ce choix, socialement plus conforme et plus confortable, le rassure et le confirme dans sa certitude : la relation pédophilique n'est en rien traumatisante pour l'enfant et ne fait pas obstacle à l'hétérosexualité. Ce fut différent pour son fils, mais il s'agit là d'une relation incestueuse qui relève d'une autre problèmatique.
La dynamique relationnelle confirme que, contrairement au discours commun, il n'y a pas ou très rarement de passage à l'acte chez le pervers.
La stratégie calculatrice domine. Elle s'exerce de la séduction à la rupture. Nous développerons ce thème par la suite, mais soulignons qu'il s'agit du plan d'un habile tacticien qui ne veut pas assumer "l'acte" et en fait porter tout le poids par l'autre.
L'enfant va reproduire avec ses propres partenaires , le comportement du pédophile à son égard. Pour le pédophile, l'initiative de la relation incombe à l'enfant, soit par la drague, soit de manière plus subtile, mais toujours il y aura un passage obligé du registre sensuel à la jouissance.
Le pédophile révèle chez l'enfant une sexualité naturelle. Un artiste de l'érotisme, un gourmand de sexe, une gloutonnerie de volupté.
Sans doute pour se dissuader d'être l'initiateur, il leur attribue une perversité avant leurs rencontres (de la masturbation à l'homosexualité).
Soumis au discours du pédophile, les enfants développent leurs penchants érotiques et s'ouvrent à une sexualité débridée où tout est permis (masturbation, exhibitionnisme, sadisme, voyeurisme, ondinisme, zoophilie, sodomie...)
Les revues pornographiques constituent à la fois un excitant sexuel et un moyen d'ancrage des enfants dans de nouveaux types de relations.
Lorsque l'adolescent se transforme, le pédophile l'encourage dans une liaison avec une jeune fille qui bien entendu, ne manque pas de tempérament. Le jeune endosse ainsi la responsabilité de leur rupture.
A. lui idit : "tu peux tout faire avec moi, tu sais... même...Mais mon amour, je vais te faire mal... j'aime tant ça..." Par la suite je pus me rendre compte qu'en effet il appréciait énormément cette pratique dont il devait assurément avoir eu de multiples expériences, car mon sexe n'avait aucune peine à pénétrer en lui, ce qui fit tomber tous mes scrupules. Je ne tardai pas à apprendre de lui qu'il fréquentait aussi de grands adolescents, ce qui m'explique du même coup pourquoi, avant même d'avoir dix ans, il connaissait déjà une collection si complète de jeux sexuels.
A. dit "ah, tu es naturiste toi?" -"oui, comme je n'ai pas de vis à vis, je vis toujours nu ici, je ne m'habille que pour sortir ou quand j'ai des visiteurs". -"Eh bien, dorénavant, avec moi, interdiction de t'habiller! Je trouve ça chouette de vivre à poil. Dans ma chambre, c'est toujours comme ça que je suis. Mais ne dis surtout pas à mes parents que tu es naturiste."
S'il y a des différences et une gradation dans les modes de jouissance des enfants, tous participent à la mise en acte des fantasmes du pervers.
Notre pédophile, à nouveau, se sert de son amant pour initier d'autres enfants avant de les lui offrir. La chute des tabous sexuels chez ses partenaires se trouve expliquée par la recherche d'un épanouissement psychologique et d'un meilleur équilibre.
Lorsqu'elle me racontait en détail chaque nouvelle étape qu'A lui avait fait franchir, je me réjouissais ouvertement de ses progrès ; je restais simple et l'incitais à poursuivre l'enseignement de son frère, que je savais assez mûr et intelligent pour ne pas brûler les étapes.
Sa simplicité pédagogique cache un machiavélique talent de manipulateur ; il pousse A. à déniaiser sa soeur sachant qu'il en profitera généreusement par la suite.
https://adep.1fr1.net/t53-e0-les-differents-types-de-pedophiles-classification-des-pedophiles
Je poste d'abord les extraits que je commenterai après. Ces extraits sont donc des extraits de cet autobiographie de pédophile pervers, commentés par les deux psychanalystes.
Il a été condamné pour pédophilie, a 66ans et est en prison.
Au collège, il découvre les amitiés particulières. Les amitiés particulières sont des relations entre deux enfants, souvent deux garçons d'âge différent, qui expérimentent ensembles leurs sexualités à travers des rapports physiques voir sexuels.
Sa mère, "très possessive et protectrice ne voulant pas me laisser au jardin d'enfants, car elle voulait me garder auprès d'elle le plus longtemps possible". Ce qui lui permet de s'identifier au phallus susceptible de combler le manque de l'autre, de s'instituer comme seul et unique objet possible au désir de la mère.
J'accompagnais l'élue ouvrière du jour de ma mère dans ma chambre où elle me lavait dans un tub mais aussi me masturbait et suçait mon zizi. J'y prenais un vif plaisir. Je ne demandais rien mais j'étais ravi qu'elle recommence plusieurs fois. L'une après l'autre, elles se firent mettre à la porte. Heureusement , ma mère en engageait d'autres dont plusieurs me firent les mêmes douceurs que celles qui avaient quitté l'atelier. Etant enfant unique ultra protégé, je n'avais aucun contact avec les autres enfants de mon âge.
Je suis persuadé que j'étais déjà pédophile dès mon enfance. Lorsque certaines clientes de ma mère venaient avec leurs jeunes enfants, on me chargeait de m'occuper d'eu. J'aimais beaucoup m'occuper des petits, sans que nos jeux aient la moindre connotation sexuelle, et j'entends encore les clientes s'exclamer : "comme il aime les petits! Comme il s'en occupe bien! On voit qu'il aime les enfants!"
En effet, j'étais attiré par les enfants plus jeunes que moi, j'étais doux et tendre, détestais la bagarre et la violence en général.
Le deuxième évènement inscrit une relation de jouissance adulte-enfant comme naturelle et par conséquent renforce son caractère universel.
"Je surpris un jour une conversation entre ma mère et une voisine. Celle-ci indignée, lui racontait que la fruitière, qui venait d'avoir un bébé, lui avait expliqué innocemment qu'elle masturbait son petit garçon chaque fois qu'elle lui donnait le sein..."
La masturbation des bébés par leur mère ou leur nourrice au cours de l'allaitement ou au moment du coucher était une pratique assez courante sous l'ancien régime, selon certains historiens des meorus familiales (Philippe Ariès, Jos Van Ussel...). Le silence de la mère pourrait donner à l'acte un aspect naturel.
Le regard deviendra son principal objet a cause du désir de voir et être vu.
A la fois il permet métaphoriquement de voir le sexe de la mère comme manquant et de se protéger de l'angoisse de castration en l'affublant d'un pénis imaginaire.
Les superlatifs du discours pervers : gros testicules, très développé, confirment cette volonté d'affirmer un plus capable de combler le manque et le vide.
La première découverte de son sperme déclenche non seulement une interrogation mais aussi un conflit moral, une lutte contre l'interdit culturel (la religion) et l'impératif naturel. Il en résultera une éthique singulière qui va l'obliger toute sa vie à transgresser la loi.
La répétition compulsive de la masturbation entraine une diminution de sperme qui a pour effet d'augmenter son angoisse et sa culpabilité, mais ne freine pas son désir d'atteindre la jouissance.
La sévérité de la pénitence ne laissait aucun doute sur la gravité de la faute et les commentaires la rendaient encore plus effroyable : gaspiller la bonne semence du bon dieu équivalait à tuer à chaque fois une masse d'enfants et conduisait tout droit en enfer.
Il est au comble de sa joie lorsqu'il découvre un de ses rares copains, continent et moralisateur, en train de se masturber réciproquement avec un adolescent plus âgé. Si cette expérience confère à la masturbation un caractère banal et universel, elle renforce aussi le côté naturel et innocent.Le collège devient ainsi pour lui, le lieu de la réalité tangible de la duplicité. On y apprend le double jeu de la nique à la société.
Vers ses 14ans, les filles l'attirent autant que les garçons : Curieusement, j'étais séduit pas les filles qui ne ressemblaient pas à des garçons, c'est à dire celles qui avaient des seins déjà bien développés, mais très vite, il déchante, sa première tentative d'approche échoue.
Il se fait rabrouer et rationnalise alors sa préférence avec les garçons. Je trouvais les garçons tellement plus simples. Ils avaient envie de sexe? Et bien on y allait. Ils n'avaient pas envie? On se le disait franchement et on ne se faisait pas la tête pour ça. D'autant mieux que si, une heure après, on changeait d'avis, on se le disait et en avant pour la branlette!
Comme quoi, l'auteur se trompe peut-être quand il affirme que le pédophile n'aime que les phallus. D'autant plus qu'il est déçu des rapports avec les filles, non pas parce qu'elles n'ont pas de phallus, mais parce qu'elles sont trop religieuses et trop réfractères aux plaisirs sexuels.
Son échec avec les filles s'explique en partie par son incapacité à tenir compte du désir de l'autre. Il est constamment guidé par sa seule volonté de jouissance.
Ses gouts le portent vers les enfants aux allures ambivalentes. Le pédophile s'intéresse aux corps féminisés mais pourvus d'un fétiche : la verge.
Avec de tels personnages dans de pareilles conditions, il s'avère difficile voir impossible de faire la part entre la réalité et le fantasme.
Très vite le frère ainé vient le rejoindre dans sa chambre pour s'adonner à une masturbation mutuelle; il est suivi le lendemain par le jeune étranger avec lequel il se livre aux étreintes, à la masturbation et à la redécouverte de la fellation. Le récit par lequel le sujet se présente à nous (et à la postérité) ressemble de plus en plus à un scénario pronographique.
La petite soeur de 8ans l'attend nue sur son lit, et l'invite à copuler mais vertueusement indigné, il l'a chasse de la chambre. Son refus amènera les repproches du grand frère de n'avoir pas honoré sa soeur comme il convenait. Il lui confiera alors que tout ce petit monde se livrait déjà, depuis fort longtemps, à des orgies collectives. Il s'agit de fantasmes devenant réalité, dûes à l'hypersexualisation ambiante.
Du concours de zizi à l'initiation à la zoophilie avec les cochons ou à la fellaton par les veaux, tout se passe de la manière la plus naturelle du monde.
A leur contact, je mesurais à quel point mon éducation citadine et religieuse m'avait compliqué la vie jusque là. Avec eux tout était simple, ouvert, franc, joyeux... Ils auraient été bien étonnés et incrédules, et ils auraient bien ri, si on leur avait parlé d perversion ou déviation, car ils avaient la vraie innocence de l'enfant qui consiste à ne pas voir le mal où il n'est pas.
Devant la béance du sexe de la mère, le pervers posera une verleugnung, un démenti. Il affirmera de manière paradoxale qu'elle est effectivement chatrée, l'affublant ainsi d'un pénis imaginaire, afin de se protéger de l'angoisse de castration.
Hanté par la fantasme de la mère phallique, le pervers se condamne par avance à entretenir une économie désirante, sinon impossible, du moins torturante avec les femmes.
Sa relation avec son épouse se situe toujours sur le plan d'un amour idéalisé alors que son désir de jouissance, il l'apaise par la masturbation.
N'étant pas parvenu à entrainer sa femme dans son fantasme pervers, il critique son incapacité à satisfaire ses modes de jouissance préférentiels. "Les garçons d'autres fois, s'y prenaient avec cent fois plus d'habileté", mais c'était à cause de l'éducation religieuse et rigoriste qu'elle avait reçu. Mais cette pensée m'incitait nullement à reprendre ce genre d'activité qui, pour moi, était une page définitivement tournée." Moyen de se convaincre de sa normalité mais surtout de dégager entièrement sa responsabilité dans l'échec conjugal.
Tombé en depression, il constate à nouveau son attirance pour les garçons. Affolé par cette découverte, il se précipite chez un psychiatre qui l'hospitalise et le soumet à un traitement médicamenteux. A sa sortie, il entreprend une thérapie conversationnelle qui durera plusieurs années avec un médecin qui le rassure en lui disant que des milliers d'hommes étaient attirés par les jeunes garçons et que la pédophilie pouvait avoir de conséquences nocives pour les enfants, puisque ceux-ci étaient demandeurs et consentants et que les rapports se réalisaient dans la douceur.
Le thérapeute aurait décrété la pédophilie comme étant inné et incurable ; il devait donc apprendre à vivre avec, sans culpabilité, puisqu'il n'en était pas responsable.
Il révèle à son épouse son attirance pour les enfants. Elle réagit très mal et très violemment, pour elle, un enfant était sacré, il n'était pas question de le toucher. Il tente de la convaincre en l'emmenant voir "mort à Venise". L'échec se révèle cuisant. Elle lui reproche de l'avoir piégé avec ce film qui la choque profondément. Cette volonté de convaincre l'autre et d'essayer de lui faire endosser son propre fantasme fait partie intégrante du calcul pervers.
Ma bisexualité était comblée au delà de toute espérance ; j'avais un amant jeune, merveilleusement beau et prodigieusement sensuel et une épouse jolie, de plus en plus coopérative, et que j'aimais profondément. Expression qui révèle, une fois encore, une dichotomie que le pervers fait entre l'amour et le désir.
A l'appui d'une lecture style Kinsey ou Master et Johnson normalisant la pratique de la masturbation chez l'enfant et sachant son épouse encore très bloquée au plan sexuel, il se fait un devoir d'initier son fils.
Le pédophile aime se référer à des ouvrages scientifiques psychanalytiques ou historiques ; il en extrait les passages qui justifient ses modes de jouissances et ignore superbement ce qui ne convient pas à ses désirs. Notre pédophile revendique donc sa passion profonde de la paternité au nom de la jouissance en opposition farouche à la paternité légale qui n'est que castratrice. A ses yeux, cet amour passionnel et sensuel protège l'enfant d'une mère séductrice qui dérobe au père sa part érotique et risque par ses manoeuvres de féminiser le garçon et de réduire sa jouissance. Amener son fils à cette jouissance sans limité entraîne ce dernier dans la culpabilité : il a accompli avec son père une chose interdite. Il n'en dira mot à sa mère pressentant quelle aurait été sa réaction.
Il nous arrivait certes de nous masturber ensemble, mais nous partagions un bien plus grand nombre d'activités : Bicyclette, visites de musées, balades en forêts etc... Cette dimension pédagogique chère au pédophile reste ignorée du public qui ne voit en lui qu'un violeur. Tenir compte de sa passion pour la paternité aiderait certainement à mieux protéger et informer les enfants et à envisager de meilleures remédiations.
Son fils de 24ans est condamné pour des actes de pédophile vis à vis de gamines de 12 à 14ans.
Il subit les reproches de son fils avec une totale incompréhension, figé irrémédiablement dans sa bonne foi. La rancoeur de son fils ne peut provenir que d'une manoeuvre de son avocate. Il soustrait entièrement sa responsabilité en déclarant, qu'à vingt six ans, celui-ci ne pouvait plus subir l'influence de son père.
Procédé habituel du pédophile qui, toujours, renvoie la responsabilité sur l'autre (avocate) en se mettant ainsi hors cause.
Il n'y a chez lui ni sentiment amoureux ni fidélité. Ils n'apparaissent pas non plus comme des éléments qui focalisent son désir, mais se trouvent réduits à être des noms, des traits couchés un par un sur une liste, de simples signifiants interchangeables, moyens pour atteindre à la jouissance et faire endosser son propre fantasme.
S'il se sent déjà attirés par les enfants de 6/7ans, les réelles relations affectives et sexuelles ne débutent que lorsque ceux-ci atteignent 10ans et se termineront obligatoirement vers seize ans, au moment où se confirme la masulinité.
Il reste donc fixé à des corps féminisés munis d'un pénis, objet fétiche le protégeant de la menace de la castration, d'où son intérêt pour les beaux enfants graciles, aux cheveux bouclés et à l'allure féminine.
Les parents décrits par le pédophile ou par la voix de l'enfant semblent dévalorisés de manière caricaturale. Cette dévalorisation, même si elle comporte des éléments objectifs, permet au pédophile d'expliquer l'attirance des enfants à son égard. Nous ne devons pas ignorer la capacité d'écoute, sa tolérance, ses qualités pédagogiques et sa disponibilité.
Elles en font un redoutable séducteur pour des enfants en carence affective ou victimes d'incompréhension parentale.
Maintes fois à travers son récit, apparait la figure du père. Il en conteste la fonction symbolique, la représentation de la loi qui castre l'enfant . Continuellement , il la conteste , la transgresse, avec le souci perpétuel d'imposer la sienne.
Sa jouissance réside dans ce franchissement . Il a besoin du regard médusé d'un témoin. N'est-ce pas là le but de son manuscrit : lancer un défi à des spécialistes et tenter de leur faire accéder à une jouissance dont il a la maitrise?
Le pervers veut troubler l'autre, l'égarer hors de ses repères. Chaque nouvelle expérience fait figure de débauche. L'autre se trouve extrait de son système de valeurs par une jouissance dont le pervers se veut l'initiateur.
Les amants adoptent son éthique de transgression de la loi au profit de la loi naturelle. Ils se plaignent du manque d'affection de leurs parents, du conservatisme puritain de leurs mères et de la tyrannie bornée de leurs pères. Ils se révolteront, sous l'influence du pédophile, contre tout ce qui représente le discours du maître, les éducateurs, la religion, la morale sociale, revendiquant la liberté absolue et la fin de l'hypocrisie.
La bascule en miroir ("ça me fait plaisir que tu sois d'accord avec moi") permet au pédophile de se convaincre qu'il n'est pas l'initiateur ; il ne suit que les désirs de l'enfant, pense-t-il. Subtilement, il se débarrasse de sa culpabilité pour la faire endosser par l'autre.
L'humour corrosif et iconoclaste de l'amant démontre à suffisance combien il a intégré le fantasme de son maître. "De quoi ils se mêlaient ces flics...La religion pour moi, c'est terminé... Je veux bien qu'on me donne des conseils comme tu le fais, pas qu'on m'impose la morale des autres..." Ca, c'était A., l'insoumis, l'indomptable, solidement ancré dans une amoralité totale. Quel caractère! Quelle personnalité!
Non seulement il signale l'amoralité de A., mais au lieu d'en freiner les excès, il en jouit, trop heureux d'avoir rallié l'enfant à son discours.
M. exprime plus maladroitement le même avis lorsque notre pédophile lui demande de la prudence au niveau de leurs relations : "Que faisons de mal? Je t'aime et tu m'aimes, je te fais plaisir, tu me fais plaisir, c'est pas merveilleux, ça? Et on nous dit "aimez vous les uns les autres". Que faisons nous d'autres? Ces lois sont connes et ceux qui les ont faites sont encore plus cons : ils ne comprennent rien à l'amour et ils se mêlent de dire aux gens ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire." J'étais ravi de réaction vigoureuse, mais il me fallut beaucoup de caresses et de baisers pour calmer sa légitime colère.
Cette exigence du secret nourrit la culpabilité de l'enfant qui y ressent la force de l'interdit.
L'argumentation de notre pédophile peut paraître simpliste et cynique. Nous la recevons pour comprendre sa position du sujet, saisir ses rationalisations qui lui permettent de se convaincre que l'autre est demandeur. C'est la dialectique de l'arroseur arosé, l'initiateur initié, le violeur violé. Il se réfère à des sources éthnographique connues, comme la polynésie et la Grèce antique.
Ces minitieux calculs et ces descriptions interminables suscitent chez les lecteurs l'étonnement, le dégoût et finalement comme tous les récits de ce genre, comme Sade, l'ennui à répétition. Le pervers n'en a cure tant son souci de tout dire est impérieux.
Le pédophile estime que l'initiative de la séduction appartient toujours à l'enfant, lui se contente d'y répondre.
Si des carences dans les relations avec les parents poussent parfois l'enfant à rechercher l'affection d'un adulte, il appartient à ce dernier d'en fixer les limites et d'en expliquer les impasses. Le pédophile, s'il ne suscite pas toujours lui-même la rencontre se montre accueillant à satisfaire ces demandes.
Une réelle passion amoureuse peut ainsi prendre naissance sans que le jeune réalise qu'il est victime de la jouissance perverse.
Ma rencontre avec A. Je ne le regardais pas, j'étais à cent lieues de penser aux enfants, tout absorbé que j'étais dans les titres de mon journal. C'est lui qui s'est retourné intensément et m'avait adressé la parole comme une vraie interpellation.
Masqué dans le fantasme du névrosé, l'objet A regard du désir, est objectivement présent chez le pervers. En tant que porteur de regard, l'enfant devient partenaire et complice de l'acte pervers.
Le côté respectable des parents, organisateurs d'une manifestation importante , ajoute sans doute un piment au désir du pervers : séduire l'enfant et l'extraire de ce milieu de respectabilité pour l'amener à la jouissance accentue l'aspect débauche dont il a la maîtrise.
Certes les visites de A me comblaient de joie, mais je m'étais toujours contenté de lui caresser les cheveux et de l'embrasser sur la joue. "Et toi, tu n'as pas peur puisque tu es venu" qu'il lui dit (l'hameçon est lancé, le piège imaginaire est dressé, il ne reste plus qu'à ferrer sa proie).
Son récit tend à nous prouver qu'il se contente de répondre au désir de l'enfant et à son passage à l'acte. Dégageant complètement sa responsabilité, il se présente comme une victime consentante.
Dans l'entourage de ses amants, les adolescents collectionnent les revues pornographiques, parfois les découvrent chez le pédophile. Elles initient à de nouvelles pratiques érotiques et mise en acte.
La photo, films, revues pédophiliques jouent un rôle prépondérant chez la majorité des pédophiles. Ils leur permet non seulement de satisfaire leurs fantasmes au moyen de la masturbation mais aussi correspondent aussi à leur désir exhibitionniste de se montrer en compagnie d'enfants et d'autres pédophiles par la voie d'internet.
Il y a une nécessité chez le pervers de vivre en réseau, manière de partager leurs fantasmes, d'échanger leurs adresses, mais surtout d'échapper à leurs angoisses de solitude. Lors d'arrestation, ces éléments constituent souvent des preuves.
Si le sadisme ne révèle quasiment jamais du passage à l'acte chez le pédophile il peut faire partie de ses fantasmes comme chez beaucoup de sujets.
Il encourage chacun des protagonistes à lui faire des confidences sur les ébats à l'insu des parents. Chacun se retrouve ainsi dépositaire d'un secret concernant l'autre. Cette situation réjouit le pervers ; ce secret s'affirme d'autant plus culpabilisant qu'il doit absolument être gardé vis à vis des parents.
Un jour A. tout en triant des timbres me dit soudain, "ne dis pas à maman que je suis venu".
La culpabilité de l'enfant se trouve alors accrue lorsque le pédophile l'exhorte à garder leurs relations secrètes.
A la culpabilité vis à vis des parents s'ajoute éventuellement à l'origine de l'enfermemement carcéral de la personne qu'il aime.
A cause de l'impensable de la chose, ce sentiment reste étranger aux parents, blessés d'être dépossédés de cet amour au profit d'un être ignoble.
Et enfin cette culpabilité atteint son paroxysme dans le rappel de l'interdit de la société.
Le pédophile déclare l'enfant demandeur et dragueur et explique ce comportement par une carence affective vécue au sein de la famille. Ca arrive en effet.
Non reconnu comme sujet, placé dans un rôle d'objet afin de reconnaître le narcissisme parental, l'enfant se sent dévalorisé. Il en éprouve une impression d'incompréhension au niveau de ses sentiments, de ses peines, de ses amours, de sa sexualité.
Refusant d'obéir à la loi familiale autoritaire et absurde, il recherche auprès du pédophile une image de bon père qui explique les choses sans se fâcher et lui permet de s'exprimer.
"pervers polymorphe", l'enfant voit sa sexualité brimée par la société, la loi, la morale, l'église. Toutes ces instances castratrices et culpabilisantes entrainent la dissimulation et l'hypocrisie.
Le pédophile compense les manques du père, revendique les droits de la mère à une sensualité vis à vis de l'enfant.
Grâce à son éthique naturelle, il se voue donc à désinhiber l'enfant et lui permet d'explorer l'empire des sens.
Il s'affirme aussi pour l'enfant comme un éducateur platonicien.
Le pédophile est convaincu que son discours et sa tolérance vont favoriser l'équilibre psychologique et l'épanouissement de l'enfant.
Contrairement à l'idée répandue, le pédophile ne relève pas de l'homosexualité.
L'objet qui satisfait sa pulsion est un corps de "femme" muni d'un fétiche, le pénis, voilant la castration.
L'orientation hétérosexuelle de ses amants fournit au pédophile une double satisfaction. D'une part elle permet la rupture avec un amant qui physiquement ne l'intéresse plus et d'autre part ce choix, socialement plus conforme et plus confortable, le rassure et le confirme dans sa certitude : la relation pédophilique n'est en rien traumatisante pour l'enfant et ne fait pas obstacle à l'hétérosexualité. Ce fut différent pour son fils, mais il s'agit là d'une relation incestueuse qui relève d'une autre problèmatique.
La dynamique relationnelle confirme que, contrairement au discours commun, il n'y a pas ou très rarement de passage à l'acte chez le pervers.
La stratégie calculatrice domine. Elle s'exerce de la séduction à la rupture. Nous développerons ce thème par la suite, mais soulignons qu'il s'agit du plan d'un habile tacticien qui ne veut pas assumer "l'acte" et en fait porter tout le poids par l'autre.
L'enfant va reproduire avec ses propres partenaires , le comportement du pédophile à son égard. Pour le pédophile, l'initiative de la relation incombe à l'enfant, soit par la drague, soit de manière plus subtile, mais toujours il y aura un passage obligé du registre sensuel à la jouissance.
Le pédophile révèle chez l'enfant une sexualité naturelle. Un artiste de l'érotisme, un gourmand de sexe, une gloutonnerie de volupté.
Sans doute pour se dissuader d'être l'initiateur, il leur attribue une perversité avant leurs rencontres (de la masturbation à l'homosexualité).
Soumis au discours du pédophile, les enfants développent leurs penchants érotiques et s'ouvrent à une sexualité débridée où tout est permis (masturbation, exhibitionnisme, sadisme, voyeurisme, ondinisme, zoophilie, sodomie...)
Les revues pornographiques constituent à la fois un excitant sexuel et un moyen d'ancrage des enfants dans de nouveaux types de relations.
Lorsque l'adolescent se transforme, le pédophile l'encourage dans une liaison avec une jeune fille qui bien entendu, ne manque pas de tempérament. Le jeune endosse ainsi la responsabilité de leur rupture.
A. lui idit : "tu peux tout faire avec moi, tu sais... même...Mais mon amour, je vais te faire mal... j'aime tant ça..." Par la suite je pus me rendre compte qu'en effet il appréciait énormément cette pratique dont il devait assurément avoir eu de multiples expériences, car mon sexe n'avait aucune peine à pénétrer en lui, ce qui fit tomber tous mes scrupules. Je ne tardai pas à apprendre de lui qu'il fréquentait aussi de grands adolescents, ce qui m'explique du même coup pourquoi, avant même d'avoir dix ans, il connaissait déjà une collection si complète de jeux sexuels.
A. dit "ah, tu es naturiste toi?" -"oui, comme je n'ai pas de vis à vis, je vis toujours nu ici, je ne m'habille que pour sortir ou quand j'ai des visiteurs". -"Eh bien, dorénavant, avec moi, interdiction de t'habiller! Je trouve ça chouette de vivre à poil. Dans ma chambre, c'est toujours comme ça que je suis. Mais ne dis surtout pas à mes parents que tu es naturiste."
S'il y a des différences et une gradation dans les modes de jouissance des enfants, tous participent à la mise en acte des fantasmes du pervers.
Notre pédophile, à nouveau, se sert de son amant pour initier d'autres enfants avant de les lui offrir. La chute des tabous sexuels chez ses partenaires se trouve expliquée par la recherche d'un épanouissement psychologique et d'un meilleur équilibre.
Lorsqu'elle me racontait en détail chaque nouvelle étape qu'A lui avait fait franchir, je me réjouissais ouvertement de ses progrès ; je restais simple et l'incitais à poursuivre l'enseignement de son frère, que je savais assez mûr et intelligent pour ne pas brûler les étapes.
Sa simplicité pédagogique cache un machiavélique talent de manipulateur ; il pousse A. à déniaiser sa soeur sachant qu'il en profitera généreusement par la suite.