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M.4.3 -Les victimes - Les thérapies - Du survivant au combattant

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Dante (Admin)

Dante (Admin)
Admin

III-Du survivant au combattant

Il s'agit de l'étape la plus importante, la plus longue et la plus difficile.

Une fois que la victime devient un survivant, c'est à dire une personne qui réalise qu'elle n'est pas responsable de son statut de victime, le but de la thérapie est de lui faire abandonner ses comportements disfonctionnels et/ou inadaptés pour les remplacer par des comportements plus adaptés et moins autodestructeurs, voir dangereux pour la victime elle même et son entourage.
Mais c'est une étape difficile, car un peu comme pour la reconnaissance d'être victime, le survivant doit reconnaître que ses comportements sont des problèmes. Maintenant qu'il est à l'étape du survivant, celà est moins douloureux, car il sait qu'il n'est pas responsable des abus qu'il a subits et donc de son comportement disfonctionnel qui en a découlé.
Mais les comportements disfonctionnels et/ou inadaptés du survivant lui ont permis de tenir le coup et de se sentir plus en sécurité et sûr de lui dans la vie. Les abandonner pourrait donc être synonyme pour eux l'équivalent de sauter sans parachute, métaphoriquement parlant. Sans parachute, les comportements qui aide le survivant à se sentir en sécurité, la chute, l'abus sexuel sera plus brutal et plus douloureux à vivre. Le travail thérapeutique pourrait consister en quelque sorte à amortir la chute, de se relever en ayant plus les pieds sur terre et de pouvoir tenir debout avec un meilleur équilibre avec des mécanismes de défense plus adaptés pour vivre en collectivité et qui sont moins nuisibles pour le survivant et pour son entourage.
En effet, certains mécanismes de défense peuvent être efficaces, notamment durant les épisodes abusifs, mais par la suite, sont moins utiles mais sont maintenus par besoin de se sentir en sécurité par le survivant.
Changer de comportement est une grosse difficulté pour certains, car il faut aussi que les survivants changent de point de vu. Nous agissons, je le rappelle suivant le point de vu que nous avons. Changer de point de vu est long, délicat et effrayant. Celà demande beaucoup d'efforts.

Le changement par le biais d'une expérience douloureuse se passe souvent ainsi, en six étapes :
-Le refus (d'être une victime ou de changer)
-Le premier marchandage (on refuse en marchandant ou suggérant des possibilités qui laisse un espoir que la vérité n'est que mensonge ou erreur)
-La colère (On commence à accepter mais non sans une peur masquée et qui a besoin d'être atténuée par la colère)
-La dépression (on réalise la vérité et on commence à l'intégrer avec une phase depressive liée à l'angoisse et la peur de l'inconnu ou de l'avenir ou de l'incertitude)
-Le second marchandage (on accepte mais en posant des conditions qui nous permettent de mieux accepter)
-L'acceptation (on accepte la vérité et on apprend à vivre avec, à s'en faire une force, ou on contourne le problème)

Les thérapeutes examinent durant cette étape, les fantasmes des survivants, notamment fantasmes de revanche et fantasmes sexuels. Ce qui leur renseigne en même temps sur la façon dont le survivant réagit vis à vis de son expérience abusive. Le fantasmes sexuels indiquent généralement que l'individu normalise ou étouffe son expérience abusive, tandis que la revanche indique un sentiment de non normalisation, de crainte ou d'instabilité émotionnelle. Donc la façon de procéder pour venir en aide aux survivants diffèrent selon ses fantasmes.

Il y a aussi les obsessions qui souvent sont le signe que l'individu cherche à s'occuper et en même temps à étouffer un sentiment de malaise ou de confusion.
Le survivant peut aussi chercher de l'affection, sûrement pour rattraper un manque d'affection et de soutient lors de son enfance, notamment marqué par un abus violent ou dominant.
Certains fantasment carrément d'avoir des rapports sexuels avec des enfants. Une façon de normaliser les abus sexuels vécus, notamment si les abus ont duré longtemps. Plus les abus sexuels sont fréquents sur une victime notamment jeune la première fois, plus elle va normaliser l'abus et considérer qu'être abusé est normal.
Il y a aussi ce qu'on appelle la pédophilie projectionnelle, qui fait que la victime se projette sur les enfants (notamment du même sexe) et s'identifie à eux, comme l'enfant sexualisé et donc font l'assimilation entre enfant et plaisir sexuel. Ce qui pousse certaines victimes à devenir des pédophiles aussi. Celà peut les perturber et provoquer chez eux, angoisses et culpabilité. Non seulement d'être un pédophile, mais en plus de devenir peut-être comme l'abuseur qui a abusé d'eux.
Certains survivants n'ont également pas confiance en eux et se sentent faible, notamment par le fait d'avoir été manipulé et maîtrisé par leurs abuseurs. Parfois certains restent faibles et continuent de se laisser manipuler, tromper par leurs collègues, patrons, entourage, commerçants etc... Ils n'ont parfois pas la force de riposter ou même de ne pas se laisser faire. Leur apprendre à faire face aux menteurs et manipulateurs en tous genres, peut susciter chez eux de la peur, car ils n'ont jamais osé et se sont toujours senti faibles et impuissants. Les encourager à ne plus se laisser abuser, revient pour certains à changer du tout au tout, ce qui est comme pour la plupart des gens aux comportements disfonctionnels, difficile et délicat à faire.
Ces genres de comportements disfonctionnels peuvent être modifié, si comme dit plus haut, on recrée une nouvelle chaîne de réaction et de sentiment en partant de l'abus sexuel et qu'on modifie le point de vu de la victime, qui réagira alors autrement.
Pour se faire on crée avec le client la réaction en chaîne qui a abouti aux comportements disfonctionnels en leur expliquant les raisons d'être de chaque maillon de la chaîne, comment ils se sont créés et suivant quelles émotions. Afin de pouvoir mieux la casser et savoir comment la reconstruire avec efficacité et de quelle manière certains maillons peuvent être modifié. Même en détruisant la réaction en chaîne et en repartant du début, il faut tenir compte des maillons brisés car chaque victime a vécu une réaction en chaîne qui lui est propre, on ne peut donc pas se baser sur un modèle de reconstruction du point de vu unique, il faut qu'il soit adapté à chaque victime.

On peut demander à certains survivant de parler d'eux à la troisième personne pour mettre une certaine distance et éviter une réaction émotionnelle excessive et perturbante pour la victime. Un peu comme l'exercice qui consiste à faire parler le moi adulte au moi enfant.

Suivant certains facteurs, comme le besoin d'exprimer un moi intérieur refoulé (victime, vengeur...), certaines victimes souffrent d'un trouble de personnalité multiple. La thérapie consiste donc à réintégrer les différents moi dissociés de la victime, ce que les thérapeutes appelent les alters.
Les autres aspects de la thérapie consiste :
-A avoir un souvenir réel et précis de l'expérience abusive, afin de mieux la comprendre et mieux réagir en conséquence et non qu'elle reste enfouis et stressante en ressurgissant par flashback ou cauchemars provoquant stress, désorientation, incertitude et confusion.
-Regrouper les différents moi dissociés en les faisant ressurgir puis s'exprimer, parfois les uns avec les autres, notamment avec des exercices de relaxation et des jeux de rôles, afin que la victime puisse les réintégrer au lieu de les dissocier et les refouler.
-Remplacer les comportements disfonctionnels par des comportements plus adapatés, en recréant le point de vu de la victime en partant de l'évènement déclencheur traumatisant. Nous agissons toujours suivant notre point de vu, si il change, le comportement en réponse à ce point de vu, changera aussi, mais il faut que ce soit en bien.
-Recevoir et sentir de l'espoir en l'avenir en contournant l'expérience abusive, en gérant mieux les évènement du passé et en revalorisant et motivant la victime et en remplaçant les émotions négatives, grâce à la reconstruction du point de vu qui peut aider la victime à mieux s'intégrer dans la société.
Le survivant passe à l'étape du combattant lorsqu'il a réussi toutes les étapes précédente.

On dit aussi que les survivant deviennent des combattants quand ils sont prêts pour une confrontation avec leurs abuseurs.

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