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M.4.1 -Les victimes - Les thérapies - La rupture du silence

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Dante (Admin)

Dante (Admin)
Admin

Après avoir vu ce qu'était une victime, les circonstances puis les conséquences des abus sexuels sur enfants dans les autres topics M, voyons maintenant les méthodes de thérapies et d'aides aux victimes.

Il m'est important de souligner qu'il s'agit là d'un domaine que je connais peu. C'est pourquoi je risque d'être concis et que je vais me baser sur un modèle thérapeutique qui aurait fait ses preuves.
Ce modèle est basée sur quatre étapes.
-La première étape a pour but de briser le silence
-Ensuite vient l'étape de la victime
-Etape du survivant
-Et étape du combattant

I-Rupture du silence, reconnaître être victime

La première étape que doit franchir une victime pour se rétablir est de reconnaître être une victime d'abus sexuel étant enfant.
Certains en effet le réfutent ou le refoulent, parfois en l'etouffant à l'aide de l'alcool, de la drogue, une hypersexualisation et bien d'autres encore.
Les victimes prennent conscience du fait qu'elles sont victimes d'abus sexuel de différentes façons.
Certaines s'en rendent compte tout de suite et le savent depuis que l'abus a eu lieu. D'autres pensent avoir vécu une relation normale et ne se rendent pas compte, sûrement à cause d'un manque de repère ou de référence ou de point de comparaison, que la relation était abusive et non égalitaire.
Certaines, notamment quand l'enfant a été abusé très jeune, refoulent et oublient les épisodes d'abus sexuels, qui ressurgissent via un élément qui leur fait tilter puis douter.
D'autres ont des doutes lorsqu'ils se reconnaissent en visionnant un reportage ou en lisant un livre sur le sujet.
Certaines victimes ont des terreurs noctures et/ou des cauchemars qui mettent en scène des angoisses qu'elles refoulent.
Certaines victimes ne réalisent pas non plus les conséquences des abus sexuels vécus sur leur vie. Elles refusent alors de considérer qu'elles sont victimes.
Des victimes vivent avec des mécanismes de défense, appropriés pour les aider à lutter contre leurs traumatismes, mais inappropriés pour vivre en société. Parfois reconnaître qu'elles sont victimes, est une première étape vers l'abandon de ces mécanismes pour en adopter d'autres. Ce que certaines ne sont pas prêtes à faire, car elles ont trop peur d'abandonner leur point de vu et façon d'agir qui leur ont permis de vivre une vie, qu'elles considèrent comme normale et saine.

Les enfants, notamment très jeune, donc plus instable émotionnellement, ont des difficultés à mentir. Ce qui est lié à leurs difficultés de distinguer le réel et l'imaginaire ainsi qu'une fonction cérébrale réduite, en effet mentir demande une implication complexe des fonctions du cerveau, ce à quoi un enfant n'est pas forcément bien apte à faire, suivant son âge et sa maturité. Si on leur dit de ne pas parler de l'expérience abusive (ou autre chose), il arrive alors qu'ils oublient. Ce qui peut être plus facile pour eux que de mentir.
Les thérapeutes comparent ces enfants à une maison, comme si l'acces à certaines pièces étaient fermés et condamnés.
Mais ce genre de trauma restent ancrés dans l'enfant de certaines façons, certains flash, ou instabilité émotionnelle notamment face à certains évènement ou objet ou autres rappelant l'expérience abusive. Ces victimes déforment certaines choses bizarrement et sont stressé intérieurement. Il s'agit en fait d'une façon de revivre le traumatisme comme si on ne pouvait pas réellement l'oublier.
Celà provoque donc, un sentiment de malaise vis à vis des incertitudes des raisons d'avoir des flashbacks et de se sentir stressé. La reconstitution de ces flashbacks et trouver l'explication au stress intérieur fréquent, font donc parties du processus qui permet à l'individu de reconnaître son statut de victime.

Un autre exercice particulièrement classique pour aider une personne, notamment un enfant, à s'exprimer, c'est le jeu des associations de mots. On dit un mot et on demande à l'enfant de répondre le premier mot qui lui vient à l'esprit.
Pour ce faire, on lui dit d'abord quelques mots anodins, qui n'ont pour but que de le faire entrer dans le jeu tout en le relaxant, genre des noms d'objets ou de métiers. Puis on glisse par la suite de temps en temps des mots qui peuvent être source d'anxiété, comme "papa, maman, frère, soeur, oncle, école, professeur, enfant, peur, haine, amour..." L'enfant pourrait alors par réponse spontannée faire une révélation importante. Par exemple si au mot frère, il répond "méchant". On peut alors en déduire que sa relation avec un de ses frères est source d'anxiété pour l'enfant, bien évidemment, il ne faut pas en déduire qu'il le bat, qu'il abuse de lui sexuellement, mais cette réponse indique une piste à suivre pour comprendre l'anxiété de l'individu, qu'il soit un enfant ou un adulte, même si cet exercice est plutôt adressé aux enfants.
On peut déceler aussi donc une relation abusive avec cet exercice. Par exemple, si l'enfant répond au mot "enfant" par "viol". L'assimilation entre le mot enfant et viol, signifie que l'enfant, tout enfant qu'il est, est peut-être confronté à des viols. Ou si il répond au même mot par "haine", il se peut que cette assimilation soit dû à un ressentiment de haine forte et fréquente. Celà mérite donc aussi qu'on s'y intéresse et qu'on cherche vers qui l'enfant éprouve de la haine et pourquoi.
Ce ne sont bien sûr que des exemples. Mais cet exercice permet à l'enfant de révéler de nombreuses choses.
Cet exercice à aussi ses limites, il a peu de chances d'être efficace, si la victime refoule son expérience abusive.

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